Pont sur le Rhin à Schaffouse.
Voici la description du fameux pont de bois sur le Rhin, à Schaffouse, en Suisse, telle que nous la trouvons dans divers auteurs:
"Ce pont, dont la beauté et la singularité excitent l'admiration de tous les voyageurs, est l'ouvrage d'un homme obscur, d'un simple charpentier nommé Ulric Gruben-Mann, habitant d'Untuffen, petit village du canton d'Appenzel. Le cours rapide du fleuve ayant entraîné, peu de temps après leur construction, plusieurs ponts de pierre que l'on avait cru assez solides pour résister à tous les efforts de l'eau, même dans les plus terribles inondations, cet homme, vraiment extraordinaire, proposa aux magistrats de Schaffouse de jeter là un pont de bois, d'une seule arche; le Rhin, dans cet endroit, n'a pas moins de trois cents pieds de largeur.
"Frappés par la hardiesse de la proposition de Gruben-Mann, les magistrats l'acceptèrent, mais sous la condition expresse qu'une pile intermédiaire que le fleuve avait respectée serait employée pour la nouvelle construction. L'architecte, qui tenait à son plan, consentit en apparence à ce qu'on exigeait de lui. Il ne toucha pas à la pile, mais il ne lui fit rien porter.
"Qu'on se figure maintenant un édifice couvert dont la longueur est de trois cent soixante-quatre pieds, coiffé d'un toit, et à parois fermées, avec un trottoir absolument de niveau dans toute sa longueur. Une chose qui étonne singulièrement tous ceux qui passent sur ce pont, c'est de sentir qu'il tremble lorsqu'un homme ou même un enfant le traverse, tandis que les voitures les plus chargées y roulent sans le moindre danger."
Cet admirable ouvrage ne subsiste plus; on en voit le modèle dans une des salles de la bibliothèque; le pont a été brûlé en 1799, pendant la guerre entre les Français et les Autrichiens.
Schaffouse a maintenant un pont de pierre, qui n'a rien de remarquable, et qui est suffisamment solide.
Un peu au-dessous de cette ville est la fameuse chute du Rhin; le fleuve se précipite d'une hauteur de vingt mètres sur une largeur de cent.
La semaine des enfants, 3 septembre 1864.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire