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vendredi 30 janvier 2015

Les écoles chez les Romains.

Les écoles chez les Romains.


Les écoles romaines relevaient souverainement de l'empereur; nul ne pouvait être admis à enseigner, sans avoir fait ses preuves devant un conseil composé de maîtres experts et présidé par des magistrats. Des établissements publics disposés pour cet objet leur étaient spécialement affectés. A côté des différentes salles appropriées à l'auditoire et aux études, ces établissements contenaient des jardins plantés d'arbres et des bains, afin que la jeunesse pût s'y former à la gymnastique et aux exercices corporels, dont les Romains faisaient une estime si grande et si méritée.
Un  panégyrique de l'empereur, prononcé en 297 par Eumènes, lors de la restauration de l'école d'Autun, nous fournit les détails suivants:
Sous le portique du vasté édifice qui servait de gymnase dans cette ville, et que l'on désignait sous le nom d'école Mémenne, on avait peint sur les murs des cartes géographiques indiquant la situation des villes, des fleuves, des mers, des golfes, les batailles historiques et autres particularités de ce genre. Les jeunes écoliers, grâce à cette méthode, qui, en développant leur patriotisme, appelait le secours des sens en aide au travail de l'esprit, apprenaient ainsi de bonne heure les progrès des armes de la république, leur succès et leurs revers, les quartiers d'hiver et d'été de la milice en campagne, et enfin la grandeur et l'étendue de l'empire.
Nous voyons aussi qu'à Bordeaux, ainsi qu'à Milan et probablement ailleurs, les femmes, comme les hommes, étaient admises à recevoir l'enseignement public.
Quant au régime administratif et disciplinaire de l'intérieur, l'organisation des établissements d'instruction créés par les Romains offre plus d'un trait de ressemblance remarquable avec celle que reçurent les universités du moyen âge. Les écoles d'Athènes, si célèbres dans l'antiquité, fournirent le premier modèle de cette organisation et lui donnèrent sa terminologie. A la tête de chaque gymnase était un chef appelé gymnasiarque, assisté de plusieurs officiers désignés sous le nom de proscholes, antéscholes et hypodidascles, qui veillaient à la fois sur les maîtres et sur les élèves. Leur mission était de coordonner et de régler l'action des professeurs ou régents. Les proscholes présidaient spécialement à l'éducation physique et à la discipline intérieure. Les maîtres particuliers étaient nommés pédagogues.
Les écoliers eux-mêmes se divisaient par nations, suivant la diversité de leur langue ou de leur patrie. Arrivés à l'école où ils venaient étudier les différents points de l'empire, ils commençaient par se grouper sous cette loi naturelle d'affinité, aidés en cela par une classe spéciale de parasites, qui, dans le principe, et chez les Grecs, prenaient le titre de prostates (diatribôn prostatai), et qui finirent par se régulariser sous celui de procureurs. Dans l'intérieur de l'école, on distinguait trois classes de disciples, à savoir: les externes ou élèves libres, les convictores ou pensionnaires, et les alimentarii ou boursiers, jeunes gens sans fortune entretenus, comme chez les modernes, par la munificence publique ou par la libéralité de quelques particuliers. A Rome (et l'on peut vraisemblablement appliquer sous ce rapport l'induction de l'analogie aux écoles provinciales), un rescrit de Valentinien soumettait les étudiants étrangers à une surveillance particulière. Ils étaient placés sous l'autorité du magistrat appelé le maître de cens, espèce de préfet de police. Chacun d'eux devait être muni d'un passe-port ou lettre du gouverneur de leur province natale, contenant la déclaration de leur nom, de leur patrie, de leur âge, de leur qualité, du genre d'étude auxquelles ils voulaient s'adonner, etc. Le maître de cens était chargé de viser ces pièces, de tenir registre des impétrants, de veiller sur leur conduite, et de ne pas souffrir que leurs études ou du moins leur séjour se prolongeât au delà de l'époque où l'écolier avait atteint l'âge de vingt-cinq ans. (1)

(1)Histoire de l'instruction publique, par M. Vallet de Viriville, professeur à l'école des chartes.

Magasin pittoresque, juillet 1853.

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