L'église de Vouvant.
(Vendée)
(Vendée)
Vouvant est un petit village de quatre à cinq cents âmes environ, presque perdu dans un coin de la Vendée, sur la lisière de la forêt du Mervent. Bien que son site ne soit pas sans agrément, éloigné qu'il est des routes tracées, peu de voyageurs s'aventurent à sa recherche; et cependant il se trouve là une de ces richesses architecturales qui font la joie des touristes lorsqu'ils arrivent à les découvrir: l'église du petit village de Vouvant est un des plus précieux monuments de notre France catholique.
Vouvant n'a pas toujours été ce que nous le voyons aujourd'hui; il a joué un rôle assez important dans l'histoire d'Aquitaine. Dès la fin du dixième siècle, Guillaume IV, dit le Grand, duc d'Aquitaine, concéda à l'abbé de Maillezais une partie du territoire de la commune, à la condition expresse, par lui acceptée, d'y bâtir une église et un monastère.
Du monastère, rien ne reste; mais l'église, encore debout, déploie une telle magnificence de sculpture, une si grande richesse d'ornementation, que l'on ne peut douter que les vues de Guillaume n'aient été remplies, et au-delà.
Dans le Nord, ce n'est guère qu'à partir du seizième siècle que commence à paraître le style byzantin; or le portail de l'église de Vouvant date incontestablement du dixième siècle, et le style byzantin y éclate dans toute sa richesse. Décrire les nombreuses et admirables sculptures qui décorent les archives de ce portail serait impossible; le dessin seul peut donner quelque idée de la profusion et de la délicatesse de ses ornements.
Toutefois, nous signalerons les deux grands bas-reliefs qui surmontent parallèlement le plein-cintre des portes. Le premier représente la Cène, le second figure l'Ascension. Les personnages sont en ronde bosse: quoique roides de pose, ils plaisent infiniment par leur expression naïve et leur caractère religieux.
M. de Caumont ne fait remonter ces deux bas-reliefs qu'au douzième siècle. Au-dessous, on voit deux statues de grande proportion qui datent d'une époque évidemment encore plus rapprochée de nous; elles appartiennent au quinzième siècle. L'une à droite, représente un chevalier couvert d'une armure; l'autre, à gauche, la sainte Vierge avec un enfant dans ses bras et ses pieds appuyés sur un croissant.
Magasin pittoresque, juillet 1853.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire