Le château de Tonquedec.
(Côtes-du-Nord)
(Côtes-du-Nord)
Le château de Tonquedec, dont nous offrons le plan et une vue extérieure, est placé sur la petite rivière de Guer, qui traverse, dans les Côtes-du-Nord, une partie de l'arrondissement de Lannion, et forme le port de cette ville.
M. de Fréminville dit qu'un des possesseurs de ce château accompagna saint Louis dans sa dernière croisade; il ajoute que le duc Jean fit démanteler le château, en 1395, à la suite d'une rébellion de ses maîtres; mais qu'il fut rétabli plus tard et qu'on y entretint une garnison jusqu'à ce que Louis XIII et Richelieu, jugeant le poste plus dangereux qu'utile, eussent pris le partie de faire démanteler le château.
Mais l'enceinte est restée presque complète. Les tours sont encore debout et pourraient être rétablies dans leur état primitif.
Une première enceinte forme le corps avancé de la place, un pont-levis y donne accès. Le corps du château est composé de redoutables constructions avec un massif d'habitations développées sur trois des faces du trapèze; on y remarque des salles voûtées très-vastes.
On arrivait de la place du donjon par un pont volant qui s'appuyait sur une pile quadrangulaire, laquelle se trouvait de niveau avec le premier étage de la tour au-dessus du rez-de-chaussée: ce donjon avait quatre étages.
Les vicomtes de Tonquedec étaient au premier rang de la noblesse de la Bretagne: ils devaient au duc cinq chevaliers d'or, et, au parlement général, ils prétendaient tenir la première place comme premier bannerets de la province.
Ils avaient des cours dans soixante et une paroisses, et trois grandes barres ou juridictions principales à Coetmen, à Tonquedec et à Chef du Pont de la Roche-Derrien, chacun rapportant 1.000 livres de rente.
Ils avaient en outre une sécherie de poissons en Pleumeur-Bodou et Treberden; du 1er mai à la Saint-Croix de septembre de chaque année, leurs vassaux devaient, dans ces intervalles, y apporter tous les congres et toutes les anguilles qu'ils pêchaient, à peine de 60 sous 1 denier d'amende par contravention.
Le vicomte de Tonquedec avait en outre le droit d'apprécier en dernier les ventes de grains à lui dues et de les évaluer 12 deniers plus cher que le prix fixé par les trois marchés précédents de Lannion.
Sur la demande de l'un de ces seigneurs, Jean de Plauc, évêque de Tréguier, avait érigé l'église de Tonquedec en collégiale: cette église n'offre de curieux que sa maîtresse vitre, belle verrière du quinzième siècle.
Magasin pittoresque, novembre 1853.
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