Translate

lundi 20 janvier 2014

Une invention utile.

Le cyclostyle.

Tous ceux qui écrivent beaucoup se sont rendu compte depuis longtemps de deux graves inconvénients de l'écriture ordinaire. En premier lieu, on n'écrit pas assez vite, on perd un temps considérable, et le temps c'est de l'argent. En second lieu, avec l'écriture ordinaire, on est forcé, si l'on a besoin de plusieurs copies du même texte, de le récrire autant de fois que l'on veut avoir d'exemplaires. 
Depuis longtemps on a essayé avec plus ou moins de succès de remédier à ces défectuosités de la méthode d'écrire usuelle. D'une part, on a inventé des machines à écrire très ingénieuses, dont nous parlerons prochainement ici avec les détails que comporte ce sujet intéressant. D'autre part, on a imaginé ce qu'on appelle généralement des autocopistes, c'est à dire des appareils qui ont pour objet de reproduire par des procédés mécaniques un texte écrit une première fois, soit à la main, soit à la machine à écrire. Nombreuses sont les recherches qui ont été faites dans ce sens, et les esprits les plus élevés n'ont pas dédaigné d'y employer leur intelligence. Edison, entre autres, a fait une machine à copier qui n'a pas donné les résultats qu'il en attendait et qu'il reprendra peut être quelque jour comme il a fait du phonographe, car chez lui les idées mûrissent lorsqu'on croit qu'il les a abandonnées.
Un nouvel appareil, auquel on donne le nom de cyclostyle, et qui est d'invention assez récente, semble, avec ses derniers perfectionnements donner satisfaction à tous ceux qui s'intéressent à cette question d'une utilité incontestablement pratique.
Le cyclostyle tire son nom de l'instrument avec lequel on écrit et qui est une plume terminée par une petite roulette dentelée. On écrit sur un papier spécial tendu sur un châssis. Le cyclostyle perfore le papier de petits trous imperceptibles, dont la succession forme les pleins et les déliés des lettres. Au dessous du châssis est une plaque de métal résistant sur laquelle on pose successivement la feuille de blanc sur laquelle on veut reproduire le texte. On encre la feuille sur laquelle on a écrit, et le texte est transporté automatiquement sur le papier blanc. On recommence l'opération autant de fois que l'on veut, et chaque fois, on obtient une copie nette, exacte.
C'est simple, à la portée de tous; un enfant peut faire le travail et le résultat est d'une sûreté mathématique.
Le cyclostyle est une invention anglaise, mais il fera bien vite son chemin en France, maintenant qu'il vient de traverser la manche.

                                                                                                                        C. S.

La Petite Revue, premier semestre 1889.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire