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vendredi 24 janvier 2014

Champs grêlés.

Champs grêlés.

M. de Puyvallée fait part au comité du fait suivant, observé par lui lorsque les champs ont été frappés par la grêle.
Les habitans des campagnes redoutent pour leurs troupeaux l'approche de ces champs, dont ils regardent l'herbe comme empoisonnée par la grêle. La précaution est bonne jusqu'à ce qu'une pluie ait lavé l'herbe après qu'elle a été grêlée; mais une fois la pluie tombée, il ne faut pas craindre d'amener paître les moutons, les chevaux, les bœufs, et généralement tous les animaux herbivores; l'herbe grêlée et lavée par la pluie se trouve saine et nourrissante comme auparavant. Ce serait se priver de ressources quelquefois considérables que d'écarter ses troupeaux, pendant toute une saison, du champ qui a été grêlé. 
Tout en recommandant de s'en servir après que l'herbe en a été lavée par la pluie, on doit insister beaucoup d'un autre côté pour qu'on en éloigne les troupeaux avant la pluie tombée; car voilà ce qui arrive: la grêle, en tombant contre terre dans un champ où les herbes ne sont pas serrées, fait voler la poussière sur ces herbes, qui s'en recouvrent et sont ce qu'on appelle rouillées. Lorsqu'un mouton, un bœuf ou un cheval, ou tout autre animal, mange cette herbe rouillée en assez grande quantité, il ne peut pas la digérer: il se fait dans son estomac de grosses boules dures, composées de terre et d'herbe très-mêlée; ces boules ne tardent pas à donner la mort à l'animal
L'effet de la grêle est de couvrir de terre l'herbe des champs, et de la rendre par là même impossible à digérer: la preuve en est que la grêle, en tombant sur l'herbe des prairies naturelles, ne la rend pas malfaisante; ce qu'on explique en disant que dans les prairies naturelles, l'herbe étant très-serrée recouvre la terre de manière que la grêle ne peut la faire voler en poussière.

Journal des Connaissances Utiles, 1833.

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