Louise de Savoie.
Nous reproduisons une médaille représentant la régente Louise de Savoie, mère de François 1er.
Il y a quelque chose de curieux dans les titres qu'on y lit de "duchesse de Valois" et "comtesse d'Angoulême". En effet, le titre de duchesse de Valois appartenait encore, en 1520, à sa belle-sœur Jehanne d'Orléans, femme de Charles de Taillebourg, à qui il avait été donné, en 1516, par François 1er son neveu. C'est bien ainsi que l'appelle Louise de Savoie elle-même dans ses Mémoires: "Ma sœur de Taillebourg, à présent duchesse de Valois" dit-elle en propres termes.
Par contre, à partir de 1616, le comté d'Angoulême était érigé en duché (P. Anselme, Histoire générale de la maison de France, tome I), et il serait étrange que postérieurement à cette date l'orgueilleuse Louise de Savoie se fût contentée du titre de comtesse. Il y a là un petit problème historique sur lequel la publication de cette médaille attirera peut être l'attention.
Nous n'avons point à faire ici la biographie de cette princesse, dont le nom bien connu est mêlé à quelques-uns des événements les plus importants de l'histoire de François 1er. Donnons seulement quelques dates. Louise de Savoie naît à Pont-de-l'Ain en 1476; elle est mariée en 1487, à Charles d'Orléans, comte d'Angoulême. Son père n'était alors qu'un seigneur peu important; il était comte de Baugé et seigneur de Bresse; il lui donna trente mille livres tournois pour tous droits. Mais, par la mort successive de Charles VIII et de Louis XII, son fils François 1er se trouva, en 1515, l'héritier de la couronne de France. Elle fut régente du royaume plusieurs fois pendant le règne de son fils; sa politique fut quelque fois habile, en particulier dans la négociation de la paix des dames. Mais les contemporains s'entendent à reconnaître qu'elle se laissa trop souvent conduire par ses seuls intérêts et par ses passions. "Elle estoit dame absolue en ses volontez, dit Pasquier, desquelles, bonnes ou mauvaises, elle vouloit estre creue."
On remarquera la coiffure que porte ici Louise de Savoie: c'est celle des veuves. Malheureusement, la médaille ne peut nous indiquer la couleur. Ses prétentions s'élevèrent-elles jusqu'à porter le deuil en blanc, privilège qui n'est accordé qu'aux veuves des rois de France? On sait que de là vint le nom de reines blanches, donné quelquefois aux reines douairières. Quelques auteurs cependant ont pensé que ce nom était un souvenir de l'excellente administration de la régente Blanche de Castille, mère de saint Louis et qu'il eut là dans la suite une sorte d'hommage rendu par les reines veuves à celle qu'elles devaient prendre pour modèle.
Magasin Pittoresque, 1879.
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