Un pèlerinage d'hommes à Lourdes.
Imposant et grandiose, par le spectacle dont il a déroulé la pompe, le récent pèlerinage national composé exclusivement d'hommes, organisé par le clergé français, sur l'initiative de Mgr Billère, évêque de Tarbes.
On peut sans exagérer évaluer à soixante-quinze ou quatre-vingt mille le nombre des étrangers qui ont afflué, du mardi matin au vendredi, dans la ville miraculeuse de Bernadette et de Mgr Peyramale.
Contrariées et assombries le premier jour par une pluie continuelle et glaciale, les diverses cérémonies du triduum extraordinaire et solennel en plein air se sont continuées le mercredi, le jeudi et terminées le vendredi matin par le temps le plus merveilleux.
Le portique de l'église du Rosaire, contiguë à la grotte, au-dessous de la Basilique et de la crypte avec lesquelles elle forme un triple étagement de sanctuaires, avait été transformé en chapelle.
Et, sur l'immense Esplanade, trop étroite pour de pareilles multitudes, entre les deux rampes de pierre qui prolongent leur courbe élégante et monumentale jusqu'à la terrasse de le crypte et jusqu'à la nef supérieure, aussi loin que le regard peut s'étendre, c'étaient des milliers de fidèles, tous des hommes, rien que des hommes et de toutes conditions.
Groupés par paroisse autour de leurs bannières, sous la conduite de leurs prêtres, ces quarante mille pèlerins, au carillon des cloches, aux chants des cantiques, se sont formés en procession, ont remonté l'Esplanade, parcouru les principales rues de la ville.
Commencée à quatre heures, cette procession n'a pris fin qu'à sept heures.
Tous, tandis que s'ébranlaient les trains de retour, sont repartis emportant une joie pure et profonde, une confiance inébranlable et un impérissable souvenir.
Clichés de M. Torrès, peintre photographe à Bayonne.
O. J.
La Vie Illustrée, 4 mai 1899.
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