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lundi 6 janvier 2014

Le voyage de M. Drumont à Alger.

Le voyage de M. Drumont à Alger.


Le voyage de M. Edouard Drumont à Alger, préparé et annoncé longtemps à l'avance, et venant après les manifestations violentes des "chapeaux gris" antisémites de la grande ville algérienne, avait pris, dès le début, toute l'importance d'un gros événement politique, dont on ignorait les conséquences matérielles.




L'arrivée du directeur de la Libre Pensée était attendue avec impatience par tous ses partisans et avec anxiété par l'administration chargée de faire respecter l'ordre, depuis le préfet d'Alger jusqu'au plus modeste sergent de ville.



La vigilance des gardiens de la sécurité publique a été, d'ailleurs, mise à l'épreuve souvent, durant ces quelques journées, et ce n'était pas une petite besogne que de contenir l'enthousiasme et l'ardeur des manifestants.



La vue seule des photographes que nous reproduisons montrera à nos lecteurs toute l'importance de ces manifestations. Rarement il nous a été donner de contempler d'aussi forts mouvements de foules et un "grouillement" de la rue aussi considérable.



Dès la première journée, M. Edouard Drumont était mis en état d'arrestation, subissant le sort habituel des antisémites algériens qui manifestaient trop bruyamment leurs opinions.
La police avait décidé que les voitures du cortège et tous les manifestants ne passeraient pas devant la villa Olivier, occupée par le gouverneur, et prendraient par la colonne-Voirol.



Des sommations furent faites à MM. Drumont et Voinot, le maire d'Alger, qui arrivaient en voiture; sur leur refus de "circuler", MM. Drumont et Voinot furent arrêtés.
Une heure après, d'ailleurs, ils étaient relaxés.



Pourtant l'issue n'a pas été aussi fâcheuse que celle des précédentes manifestations, et le plus grave des incidents a été la blessure d'un commissaire de police, blessure causée par une pierre lancée à toute volée. La fin du séjour de M. Drumont n'a été marquée par aucun accident.
Le député d'Alger a pu rendre compte de son mandat à ses électeurs et rentrer en France muni de leur approbation.

                                                                                                        Léon Gressel.

La Vie illustrée, 4 mai 1899.

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