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lundi 28 octobre 2013

Les chiens de trait.

Les chiens de traits.


Autrefois, on en voyait beaucoup plus qu'aujourd'hui; on pourrait même dire qu'on en voyait partout. Pour notre part, nous en avons vu jusqu'à Paris, un mendiant faisait traîner son orgue de barbarie, dans une petite voiturette à quatre roues, par sa femme et son chien, tirant lamentablement, à qui mieux mieux, le collier de misère, avec une persévérance digne d'un meilleur sort. Le chien surtout jouait son rôle dans la perfection, en tirant de toutes ses forces.
Quelle différence avec la noble contenance des chiens de traîneaux en Laponie, en Sibérie et dans l'Alaska, l'ancienne Amérique russe, aux nouvelles mines d'or qu'on y a découvertes depuis quelques années! Là, les chiens sont propres et fringants comme nos plus beaux chevaux d'attelage. Ils partent en jappant joyeusement, et ne perdent pas un instant pour se reposer au moindre arrêt, en soufflant paisiblement, pour repartir avec un nouvel entrain.
Autrefois, on voyait des laitières apporter leur lait, sur des petites voitures traînées par des chiens, dans les pays voisins de la Belgique, sur notre frontière des Ardennes, dans le Luxembourg, dans la Prusse Rhénane, etc. Mais ce sont là de ces usages qui se modifient progressivement, devant les automobiles perfectionnées de notre époque. Les chiens paraissent fort heureux d'aider leurs maîtres, en tirant de toutes leurs forces. Ils étaient tout honteux, me disait mon père qui était de Charleville-Mézière, quand on ne les attelait pas et qu'on en attelait d'autres à leur place. Ah! les bons chiens!

                                                                                                                  D. Bougon.

L' intermédiaire des Curieux et des Chercheurs, 20 juillet 1903.

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