On lit dans le Dictionnaire de locutions proverbiales, par L.-M.-E. Grandjean t II, 298.
Faire des potins: des commérages.
Le potin est la matière employée pour faire la vaisselle, dans les pays où l'argile manque. C'est un alliage de cuivre et d'étain, et quelque fois de plomb.
Faire des potins, dans le sens de bavarder, ce serait imiter les commères, qui, lorsqu'elles se réunissent à la fontaine pour nettoyer leur vaisselle, font aller leur langue plus vite que le frottoir.
P.c.c. A. S. E.
Littré dit qu'un potin est un cucurbite de fer dont on se sert pour certaines distillations, et il ajoute que ce mot se prend au figuré dans le Boulonnais et ailleurs pour désigner familièrement des commérages. Il y aurait donc une assimilation entre le liquide bouillonnant dans la chaudière et le murmure, le papotage des commères.
Toubin, tire potin du sanscrit pat, parler péjoré comme la plupart des termes très anciens. Le langage purin, parler du peuple des bas quartiers de Rouen a potinn, babil fatiguant.
AU XVIIe siècle, potin se disait déjà pour bavardage, témoin cet exemple tiré de la Muse normande.
I n'y pedra que sen latin
Avec que toute sen vieus potin.
Faut-il rappeler qu'Henri Monnier a nommé une des concierges qu'il met en scène (La victime du corridor) madame Potain?
Gustave Fustier.
L' Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 20 août 1903.
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