Les cochers annamites de Saïgon et de Cholon, à l'instar de ceux de Paris, viennent de faire parler d'eux. Ils avaient organisé une société secrète ayant pour titre: "Hoi-Van-Xe" ou "dix mille voitures", dont les membres avaient substitué aux tribunaux ordinaires un tribunal secret devant lequel étaient portés tous les différends, même ceux auxquels étaient mélés des étrangers qui recevaient défense, avec menaces à l'appui, de s'adresser à la police. Nulle part les cochers n'aiment la police. Certains des affiliés parcouraient le territoire de Cholon pour voler ou extorquer l'argent nécessaire aux besoins de l'association.
Tout dernièrement, malgré les punitions sévères infligées à quelques membres de l'association, une bande de cochers a assailli l'hôpital indigène de Cho-Quan, situé sur la route de Saïgon à Cholon, en proférant des menaces de mort contre le directeur de cet établissement. Il était nécessaire, comme le disent les considérants de l'arrêté pris à cette occasion par le gouverneur général, "de réprimer ces tendances manifestes des Hoi-Van-Xe à se soustraire à la justice des tribunaux et de ramener le calme dans les esprits terrorisés, en mettant fin, par une répression sévère, aux agissements de cette bande organisée."
Les deux principaux chefs de l'association sont envoyés à Poulo-Condor pour cinq ans; quatorze de ses membres y sont envoyés pour trois ans.
Journal des Voyages, Dimanche 17 mars 1889.
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