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lundi 1 décembre 2014

L'art de bien se moucher.


L'art de bien se moucher.

Le Dr Laxe, de Londres estime qu'il y a danger sérieux à se moucher trop fréquemment et surtout trop violemment, surtout quand on est atteint de coryza ou rhume de cerveau. Il y a en effet de bons motifs de considérer que l'infection des cavités accessoires peut être produite par l'acte de se moucher quand il existe un état catarrhal aigu de la muqueuse nasale, car il faut bien admettre que la partie antérieure du nez doit-être fermée par les doigts, de façon à obtenir la force de propulsion nécessaire à l'expulsion du mucus nasal, et je suis convaincu qu'ainsi, peut quelquefois être lancée dans un sinus possédant un orifice assez large, une petite quantité de matière infectante, qui n'aurait, autrement, jamais pénétré dans cette cavité. L'oreille peut être infectée de la même façon. Conclusion: quand on a du rhume de cerveau, se borner à s'essuyer le nez et ne pas se moucher violemment.
Mais, à l'état normal, quand on n'a ni rhume de cerveau ni autre catarrhe nasal, quelle est la meilleure manière de se moucher? Les doigts ou le mouchoir?
Les uns et les autres ont du bon, mais aussi leur mauvais côté. Un jour, j'assistai à Delhi à une danse de bayadères. Je vis l'une d'elle s'approcher de la fenêtre, appuyer délicatement un doigt sur une narine et lancer dans la rue le paquet de mucosité qui encombrait l'autre narine, et ce avec un geste d'une rare élégance. Je ne pus réprimer un sourire qui n'échappa pas à la jeune hindoue. Avec une moue, elle déclara à une de ses compagnes: "L'Européen est vraiment surprenant; il rit de mon geste; tout à l'heure il s'est mouché avec un linge qu'il va conserver toute la journée dans sa poche. L'Européen est vraiment dégoûtant".
Les Japonais qui sont généralement des gens d'une propreté méticuleuse, ont trouvé un moyen terme. Ils portent dans les manches de leurs kimonos des carrés de papier souple et résistant avec lesquels ils se mouchent, s'essuient la bouche ou la figure, et qu'ils jettent après s'en être servis. Les femmes en portent même dans leur chignon. Au point de vue hygiénique, c'est évidemment l'idéal.

Les annales de la santé, mars 1909.

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