La jupe-culotte et l'hygiène.
Il n'est bruit, dans toutes les chroniques de la mode, que de la jupe-culotte ou de la jupe-pantalon. Malgré tous les sarcasmes, malgré les plaisanteries et malgré les mots malsonnants, cette mode nouvelle, si nous en croyons nos renseignements pris à bonne source, va désormais s'implanter.
Il ne nous appartient pas de la discuter au pont de vue de l'élégance; mais nous pouvons du moins voir ce qu'en pense l'hygiène.
Eh bien, l'hygiène lui est favorable. Il est certain que la jupe-culotte a une grande supériorité au point de vue hygiénique sur la jupe ordinaire.
En effet, celle-ci, qui traîne à terre, balaie toutes les poussières et les soulève en tourbillon. Puis, par suite de sa forme même, elle les amène vers son intérieur, elle les concentre, pour les faire monter sous les jupons, vers des régions du corps souvent mal protégées par la lingerie intime. C'est bien souvent que les médecins ont protesté contre un tel danger, contre un tel oubli des précautions d'hygiène, on pourrait même dire de propreté.
Au contraire, la jupe-culotte, forcément moins longue, soulève moins de poussières; et en outre ces poussières ne sauraient monter et s'insinuer le long des jambes. En cela, la nouvelle mode présente les avantages du costume masculin, beaucoup plus logique, à ce point de vue, que la toilette féminine.
Sans vouloir nous prononcer, comme nous l'avons dit, sur le degré d'élégance de la nouvelle mode, saluons du moins ce progrès hygiénique, bien rare dans une partie où la raison n'a pas voix au chapitre, et où la coquetterie parle en maîtresse.
Les annales de la santé, 15 mars 1911.
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