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mercredi 24 décembre 2014

La bière.

La bière.

On connaît les discussions soulevées par les théories d'Atwater sur les propriétés nutritives de l'alcool; une controverse analogue est suscitée en ce moment en Angleterre à la suite du rapport d'une commission spéciale appelée à se prononcer sur la valeur alimentaire de la bière.
Les conclusions de la commission sont affirmatives. Elles établissent qu'un bol de bière produit les mêmes effets qu'un bol de potage; En même temps elles indiquent les qualités que doit avoir une bonne bière, à quoi on peut les reconnaître et elles recommandent la bière comme étant plus hygiénique que le vin.
Il ne faut pas perdre de vue que cet avis est émis en Angleterre où la bière forme la boisson ordinaire.
La commission affirme que la bière est aliment, qu'elle contient tous les éléments d'une nourriture substantielle, à l'exception de corps gras, qu'elle équivaut, toutes quantités gardées, au lait et même à la viande.
Il y a cependant des restrictions à faire. La bière ne convient qu'à certains tempéraments. Elle n'est pas favorable aux obèses, elle nuit plutôt aux diabétiques, à ceux qui souffrent des reins ou dont les urines donnent de la glucosurie, mais là où il n'existe point d'affections de ce genre, elle est plus efficace que le vin et elle doit dans tous les cas être préférée à l'alcool. La bière a de plus un effet hypnotique très marquée. Les buveurs de bière sont en général des gens qui dorment bien; un verre de bière pris avant le coucher vient en aide au sommeil et cette aide est d'autant plus grande que la bière est plus houblonnée.
Un autre avantage de la bière sur le lait par exemple, c'est qu'elle contient très peu d'organismes pathogéniques à cause de son mode de préparation.
La commission ajoute à ses conclusions, un tableau comparatif des propriétés nutritives de la bière, du thé, du bouillon. Et elle se prononce en faveur de la bière. C'est ainsi que, suivant le même rapport, les ouvriers gagneraient à composer leurs repas, surtout au déjeuner, de pain beurré, de fromage et de bière.
On sait que déjà M. Landouzy a fait l'éloge du gruyère pour le repas du pauvre. En l'arrosant d'un verre de bière, ils obtiendraient encore de meilleurs résultats.

                                                                                                       (La Revue)

Les annales de la santé, 15 juillet 1911.

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