Que deviennent les vieilles affiches?
Sait-on ce que deviennent les vieilles affiches multicolores après avoir embelli ou enlaidi les murs de Paris?
N'allez pas les croire sans usage. On en tire au contraire d'assez beaux profits.
D'abord, et pour la plus grande partie, elles servent à fabriquer les poupées en carton-pâte que les bazars vendent 10 centimes et qui s'achètent par milliers. On en fait aussi des bourres de fusil, mais surtout des boutons de bottine.
Parisienne élégante et coquette qui chaussez vos petits pieds de mignonnes chaussures faisant rêver le passant lorsqu'il en aperçoit le bout, vous doutez-vous que les boutons de vos jolies bottines ne sont que des morceaux de vieilles affiches?
On transforme celles-ci en feuilles de carton de l'épaisseur d'un bouton. Ces feuilles sont coupées en bandes, puis présentées à une machine qui découpe le bouton et fuse la tige formant la queue. Les boutons sont ensuite durcis dans des étuves chauffées à 150 degrés, puis vernis et séchés.
Une machine produit par jour 75.000 boutons dont le prix de vente est de 1,50 fr la masse, c'est à dire douze grosses de douze douzaines, chacune, donc 1.728 boutons pour trente sous. Une seule usine fabrique cinq millions de boutons par jour!
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 23 août 1903.
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