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dimanche 7 décembre 2014

Clavier H. Laudenbach.

Clavier H. Laudenbach.


M. Laudenbach a étudié les circonstances qui favorisent l'éducation de la mémoire motrice, en particulier dans le cas de l'apprentissage d'un clavier.
Dans un clavier de machine à écrire, par exemple, les diverses touches ne diffèrent d'ordinaire entre elles que par leur position dans l'espace. Pour y adapter ses mouvements, l'élève n'est guidé que par les sensations kinesthésiques correspondant aux mouvements de ses yeux et de ses doigts. Les sensations tactiles, étant toutes identiques, n'interviennent pas utilement dans la construction de l'appareil moteur qui constitue proprement l'adresse du dactylographe.
Aussi l'étude d'un pareil clavier est-elle toujours longue et fastidieuse. L'expérience montre qu'elle est sensiblement facilitée si on donne à chaque touche une individualité assez nette pour que le doigt, au moment de la frapper, puisse la reconnaître et la distinguer des touches voisines.
Le problème admet évidemment un grand nombre de solutions. On peut établir entre les diverses touches des différences tactiles en en variant la forme, la substance, le relief. Il faut absolument avoir soin de ne pas gêner le mécanisme essentiel de l'abaissement de la touche et de ne pas éveiller dans le doigt des sensations désagréables.
Les résultats les meilleurs sont obtenus si, aux sensations tactiles, on associe des sensations kinesthésiques, en obligeant le doigt, au moment où il frappe la touche, à exécuter un petit mouvement supplémentaire caractéristique, par exemple à abaisser une lamelle élastique, à enfoncer un faible ressort débordant légèrement, à imprimer à la touche elle-même montée ah hoc un très faible mouvement d'oscillation autour d'un axe convenablement placé.
Il y a le plus grand profit à disposer les signes caractéristiques dans un certain ordre sur le clavier, de manière à faire entrer les différentes touches dans des groupements réguliers. 


Dans la figure, les 42 touches forment 3 hexagones, 4 triangles, 1 losange, 1 rectangle et 3 touches sont isolées. Les mouvements caractéristiques, dans ce type de clavier sont obtenues par des lamelles très flexibles s'abaissant chacune dans un sens déterminé, en général vers le centre de  figure.
Il y a intérêt à étudier les touches dans un certain ordre. L'auteur recommande, pour suivre chaque groupement, le sens des aiguilles d'une montre.
Après une heure d'exercice, l'élève connait parfaitement son clavier; il sait exactement où chaque touche se trouve. Au bout de quelques jours, les mouvement s'exécutent sans l'intervention de la réflexion: l'automatisme est réalisé.
Outre l'intérêt qu'il présente pour le dactylographe voyant ou aveugle, le clavier de M. Laudenbach, parce qu'il éveille et fixe l'attention, rendra d'utiles services dans l'éducation des enfants arriérés et des idiots et, ainsi qu'il résulte d'expériences entreprises à l'aide de Bicêtre, dans la rééducation de certaines catégories d'aphasiques.

La Nature, deuxième semestre 1907.

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