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samedi 13 décembre 2014

Réclames d'autrefois.

Réclames d'autrefois.

Au temps où les spécialités pharmaceutiques n'avaient pas pris l'essor qu'elles ont aujourd'hui et où les journaux ne publiaient pas les propriétés merveilleuses d'une série de panacées, pour la bonne raison qu'il n'y avait pas encore de journaux, des hommes habiles savaient déjà promettre au public la guérison de tous ses maux et vanter l'action extraordinaire des drogues qu'ils préparaient.
Rien ne saurait le montrer mieux que les lignes suivantes, tirées d'un vieil almanach paru à Paris en 1691.
"M. de Biegny fils, apothicaire ordinaire du Roy, sur le quai de Nesle, au coin de la rue Guénégaud.
"C'est le seul artiste à qui les descendants du signor Hylronimo de Ferranti, inventeur de l'orvietan, ayent communiqué le secret original. Il dispense aussi tous les remèdes achetés et publiés par ordre du Roy, une conserve et une liqueur pour la guérison des phtisiques et des pulmoniques, une tisane philtrée pour purger doucement et agréablement la bile, la pituite et généralement contre toutes les superfluités, une eau vulnéraire qui guérit le scorbut et les ulcères de gorge, une eau anodyne qui apaise avec une promptitude surprenante les douleurs de dent; une liqueur de Jouvence qui rectifie les constitutions vicieuses, qui désopile les viscères obstrués, qui corrige les défauts de la digestion, qui guérit radicalement le vertige, la migraine et les vapeurs, qui règle les excréments, en un mot qui rajeunit comme une espèce d'eau de Jouvence...
"...Les eaux d'Ange, de Cordoue, d'Amaranthe, de fleurs d'orangers, de thym et généralement les eaux odoriférantes et médicinales, qui servent aux cassolettes philosophiques pour parfumer et désinfecter les chambres et pour guérir les malades par sympathie...
"Tous ces remèdes sont distribués dans des bouteilles et boîtes cachetées sur lesquelles on fait coller l'imprimé qui enseigne leurs vertus et leurs usages.
"Une personne solvable, qui enseigne la vertu de ces remèdes, s'oblige, quand on le veut, d'en payer la valeur ou l'acquit des malades en cas qu'ils ne guérissent pas, pourvu qu'ils conviennent de les payer au double en cas de guérison."

Les annales de la santé, 15 juin 1910.

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