L'hygiène dans la Bible et le Coran. 2/2
Prescriptions alimentaires.
(1) Sourate, XIII. Les Croyants, 53.
(2) S. V. La table, 7.
(3) Par cette restriction, Mahomet veut simplement défendre aux Musulmans de se livrer à la chasse revêtus de l'irham.
(4) S. V. La table, I.
(5) S. VI. Le bétail, 143, 144 et 145.
(6) S. V. 146.
(7) S. VI. Le bétail, 147.
(8) Lévitique, XXIII, 27 et 32.
(9) Exode, XII, 8 et 9.
(10) S. II, La vache, 179, 180 et 181.
(11) Nombres, VI 2, 3 et 4.
(12) S. IV. Les femmes, 46.
(13) S. II. La vache, 216.
(14) Jeux de hasard en honneur chez les Arabes idolâtres.
(15) S. V. La table, 92 et 93.
(16) S. XLVII, Mohamed, 16.
(17) S. LXXXIII. Les fraudeurs, 22 à 28.
Les annales de la santé, février 1909
Prescriptions alimentaires.
Si Mahomet ne fut pas à la hauteur de Moïse comme hygiéniste, il a pourtant sous ce rapport été utile aux Arabes. Lui aussi, il prohibe certains aliments qu'il considère comme dangereux; "O envoyés de Dieu, dit-il, nourrissez-vous d'aliments bons au goût". (1) Mahomet veut sans doute dire par là des aliments purs et licites. Du reste, il dit ailleurs: "On vous a permis tout ce qui est bon" (2). Ici le mot du texte arabe est taiibat; il a un sens aussi général que bon; il faut sans doute entendre par là ce qui est pur et pas nuisible à la santé. Mais le prophète ne s'en tient pas à ces indications générales. Il précise: "O croyants, soyez fidèles à vos engagements; il vous est permis de vous nourrir de la chair des bestiaux qui composent vos troupeaux; mais ne mangez pas des choses au sujet desquelles on vous a fait une défense, ni du gibier qu'il ne vous est pas permis de tuer à la chasse, pendant que vous êtes revêtu du vêtement du pèlerinage (3). Dieu décide comme il lui plait (4).
Ainsi Mahomet autorise l'usage de la viande des animaux de race bovine, des chameaux et des moutons. Quant aux animaux tués à la chasse, les fidèles peuvent les manger, s'ils ne sont point revêtus du vêtement du pèlerinage.
D'autres versets précisent encore les choses permises. "Parmi les animaux les uns sont faits pour porter les fardeaux, les autres pour être égorgés. Nourrissez-vous de ce que Dieu vous a accordé et ne suivez pas les traces de Satan, car il est votre ennemi déclaré" (5). Et il autorise l'usage du mouton, de la chèvre, du chameau, de la vache.
Arrivons aux choses prohibées; "Je ne trouve, dans ce qui m'a été révélé, d'autre défense, pour celui qui veut se nourrir, que les animaux morts, le sang qui a coulé et la chair du porc: car c'est une abomination. Il y a défense de manger par pure prévarication ce qui a été tué sous un autre nom que Dieu, sauf si l'on y est forcé et qu'on ne le mange pas par désobéissance et intention de pécher: certes Dieu est indulgent et miséricordieux." (6).
En somme, Mahomet ne proscrit réellement que trois choses: les animaux morts, le sang et la viande de porc.
Mahomet défend aux fidèles de manger de la chair des animaux tués sous l'invocation d'un autre nom que celui de Dieu, parce que les Arabes en tuant le gibier à la chasse, invoquaient les noms des divinités. Il ordonna dans ce cas d'invoquer le nom de Dieu par la formule "bismillah, au nom de Dieu"
De même, les Arabes iolâtres avaient coutume de se partager un chameau égorgé en tirant au sort à qui appartiendrait telle ou telle partie de l'animal; cela se faisait au moyen de flèches sans fer et non empoisonnées, conservées au nombre de sept dans le temple de la Kaaba. Le Coran condamne également cet usage.
Comme la loi mosaïque, la loi musulmane interdit l'usage du sang comme aliment, mais le texte arabe précise le sang fluide; car le foie et le poumon, que les Arabes regardent comme le sang à l'état solide, ne sont pas défendus, s'il faut en croire les commentateurs. Mahomet ne donne aucune raison de cette prohibition qu'il a certainement emprunté à la Bible. Moïse, au contraire, l'explique comme nous l'avons vu.
De cette prohibition de manger du sang découle tout naturellement la défense faite aux musulmans comme aux juifs de manger des bêtes assommées et qui n'auraient pas été saignées.
Mahomet s'en tient à ces prescriptions manifestement empruntées au Pentateuque. Car il sait que Moïse a prononcé d'autres interdictions; "pour les juifs, c'est Dieu qui parle à Mahomet, nous leur avons interdit tous les animaux qui n'ont pas la corne du pied fendue; nous leur avons également défendu la graisse des bœufs et des moutons, excepté celle du dos et des entrailles et celle qui est attachée aux os. C'est pour les punir de leur iniquité. Nous sommes équitables" (7).
En somme, Mahomet a emprunté à Moïse son hygiène alimentaire en se contentant de lever certaines interdictions.
A leurs prescriptions hygiéniques Moïse et Mahomet ont ajouté l'obligation de jeûne que l'on retrouve dans la plupart des religions. C'est une excellente mesure pour remédier à la suralimentation et aux excès que provoque l'aisance.
"Dans le même mois, qui est le septième, le dixième jour sera le jour des propitiations; vous aurez une sainte convocation et vous jeûnerez, et vous offrirez à l’Éternel des sacrifices faits par le feu.
"Ce vous sera un repos de sabbat et vous jeûnerez au neuvième jour du mois, au soir, depuis un soir jusqu'à l'autre soir, vous célébrerez votre jour de repos" (8)
Il formule de même quelques prescriptions pour le festin de la Pâque dans lequel on mangeait un agneau rôti avec des azymes. (9)
Lisons maintenant le Coran:
"O croyants, le jeûne vous est prescrit de même qu'il a été prescrit à ceux qui vous ont précédés. Craignez le Seigneur.
"Le jeûne ne durera que pendant peu de jours. Mais celui qui est malade ou en voyage et ne pourra jeûner, jeûnera par la suite un nombre de jours égal. Ceux qui, pouvant supporter le jeûne, le rompront, donneront à titre d'expiation la nourriture d'un pauvre. Quiconque accomplit volontairement une oeuvre de dévotion, en retire un avantage. Avant tout il est bon que vous observiez le jeûne si vous connaissez la loi.
"La lune de Ramadan, dans laquelle le Coran est descendu d'en haut pour servir de direction aux hommes, d'explication claire et de destination, c'est le temps qu'il faut au jeûne. Celui qui sera malade ou en voyage jeûnera dans la suite un nombre de jours égal. Dieu veut votre aise, il ne veut point votre gène" (10).
Moïse ne défend pas l'usage du vin à son peuple. Cependant, dans certaines épreuves religieuses, comme le Nazaréat, on doit s'en abstenir, momentanément au moins.
"Lorsqu'un homme ou une femme aura fait expressément le vœu de Nazaréen, pour se faire Nazaréen à l’Éternel,
"Il s'abstiendra de vin et de cervoise, et il ne boira de vinaigre qui soit fait de vin ou de cervoise ni d'aucune liqueur de raisins, et il ne mangera point de grappes fraîches ou sèches.
"Pendant tout le temps de son Nazaréat, il ne mangera rien de ce que la vigne supporte, depuis les pépins jusqu'à l'écorce" (11)
Mahomet, au contraire, proscrit toutes les boissons fermentées. Il a compris qu'un peuple est d'autant plus énergique et plus fort qu'il est plus sobre. Les arabes idolâtres étaient portés à l'ivrognerie comme tous les peuples primitifs. Il leur dit: Vous ne boirez point de vin si vous voulez aller au paradis.
"O croyants! ne priez point lorsque vous êtes ivres: attendez que vous puissiez comprendre les paroles que vous prononcez" (12)
Aussi, il conseille aux fidèles de s'abstenir de l'usage du vin: "Ils t'interrogeront sur le vin et le jeu. Dis-leur: dans l'un comme dans l'autre il y a du mal et des avantages pour les hommes, mais le mal l'emporte sur les avantages qu'il procure" (13).
Plus tard, il n'hésite pas à en interdire l'usage:
" O croyants! Le vin, les jeux de hasard, les statues et le sort des flèches (14) sont une abomination inventée par Satan; abstenez-vous en et vous serez heureux.
"Satan désire exciter l'inimité et la haine entre vous par le vin et le jeu et vous éloigner du souvenir de Dieu et de la prière. Ne vous abstiendrez-vous donc pas? Obéissez à Dieu, obéissez au prophète, et tenez-vous sur vos gardes; car si vous vous détournez, sachez que l'apôtre n'est tenu qu'à la prédication" (15)
C'était là une mesure excellente et qui a porté ses fruits. Le musulman n'absorbe pas d'alcool et c'est ce qui assure sa vitalité. Toutefois, j'ai rencontré dans le Coran une contradiction assez curieuse. Mahomet interdit le vin aux croyants sur la terre et cependant il leur promet des ruisseaux de vin au paradis? Comment ce qui est mauvais sur la terre, peut-il devenir bon et licite au paradis?
"Voici le tableau du paradis qui a été promis aux hommes pieux: des ruisseaux dont l'eau ne se gâte jamais, des ruisseaux de vin, délices de ceux qui en boiront" (16)
Dans certains passages du Coran on se sert du mot cherab qui signifie proprement boisson. Mais ici le texte porte le nom khamr qui signifie proprement vin. De même dans le passage suivant:
"Certes les justes seront dans le séjour des délices.
"Étendus sur des sièges, ils porteront leurs regards ça et là.
"Sur leurs fronts tu reconnaîtras l'éclat de la félicité.
"On leur présentera à boire du vin exquis cacheté.
"Le cachet sera de musc. Que ceux donc qui veulent lutter à le conquérir, luttent.
"Ce vin sera mêlé à l'eau de Tasmin.
"C'est une fontaine où se désaltéreront ceux qui approcheront de l’Éternel" (17)
Il y a là une contradiction qui méritait d'être signalée.
(1) Sourate, XIII. Les Croyants, 53.
(2) S. V. La table, 7.
(3) Par cette restriction, Mahomet veut simplement défendre aux Musulmans de se livrer à la chasse revêtus de l'irham.
(4) S. V. La table, I.
(5) S. VI. Le bétail, 143, 144 et 145.
(6) S. V. 146.
(7) S. VI. Le bétail, 147.
(8) Lévitique, XXIII, 27 et 32.
(9) Exode, XII, 8 et 9.
(10) S. II, La vache, 179, 180 et 181.
(11) Nombres, VI 2, 3 et 4.
(12) S. IV. Les femmes, 46.
(13) S. II. La vache, 216.
(14) Jeux de hasard en honneur chez les Arabes idolâtres.
(15) S. V. La table, 92 et 93.
(16) S. XLVII, Mohamed, 16.
(17) S. LXXXIII. Les fraudeurs, 22 à 28.
Les annales de la santé, février 1909
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