Le beau langage au seizième siècle.
Il était généralement admis, au dix-huitième siècle, et c'est même encore de nos jours une croyance fort répandue, que les villes de Tours et de Blois font autorité en matière de langage: on y parle, dit-on le meilleur français.
En admettant la réalité de ce fait, il est bon cependant d'examiner à quelle époque cette opinion a pris de la consistance. Elle remonte à une époque beaucoup plus reculée qu'on ne croit, et un petit livre parfaitement oublié le prouve: Pierre Tolet, docte médecin, fort renommé à Lyon, écrivait, dès 1569, en parlant des langues: "la grecque a son atticisme, l'italienne son toscan, l'espagnole son castillan, la françoise son courtisan, ou bien le vieux parler tourangeau (tourangeois), lequel le temps passé se disoit la cresme de la langue françoise." (1)
(1) Vot. un étrange petit volume in-12 intitulé: la résolution et vraye opinion de la faculté du vinaigre contre les néotériques et modernes médecins: Lyon, 1569, in -12. pierre Tolet avait déjà donné: Pasquil antiparadoxe, dialogue contre le paradoxe de la faculté du vinaigre: lyon, 1549, in-12.
Magasin Pittoresque, 1865.
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