Le marché aux fiancées.
Il existe dans la partie de la Roumanie située dans le versant ouest des Carpathes une coutume fort ancienne et des plus curieuses.
Chaque année, le jour de la fêtes des Saints Apôtres Pierre et Paul, se tient au sommet du mont Gaina, à une altitude de 1.500 à 1.800 mètres, le marché des jeunes filles à marier de toute la campagne environnante. Les "soupirantes" s'y rendent accompagnées de leurs parents, dans l'intention de se faire remarquer des jeunes gens et de trouver un mari.
Les mères, les tantes, les grand'mères, et autres parentes contribuent à former la dot de la jeune fille et cette dot, une fois complétée, est portée au marché du Mont Gaina, contenue dans des caisses décorées de fleurs et traînés dans des chariots attelés des plus beaux chevaux de la famille.
On ajoute aussi à la dot, du bétail, des abeilles, et les objets mobiliers nécessaires au futur ménage.
Sur le Mont Gaina, chaque famille ayant une fille à marier occupe une tente respective où les objets formant la dot sont exhibés et où l'on attend la visite des fiancés possibles.
Les "amateurs" viennent au marché, accompagnés eux-aussi de leurs parents, et c'est en leur compagnie qu'ils passent les jeunes filles en revue. Ils apportent également avec eux le plus clair de ce qu'ils possèdent et chacun porte sur soi une ceinture d'or ou d'argent.
Quand un jeune homme a fixé son choix, les fiançailles publiques se célèbrent, sous les auspices d'un vieil ermite qui habite cet endroit sauvage.
L'emblème des fiançailles consiste non pas en une bague, mais en un mouchoir magnifiquement brodé, qu'échangent les futurs époux.
Ces fiançailles sont quelquefois préparées d'avance dans les famille, mais la cérémonie du Mont Gaina doit néanmoins toujours avoir lieu.
Si la jeune fille qui va au marché, sait à l'avance qu'un admirateur s'y rendra pour la demander en mariage, elle doit, cependant, se faire accompagner de sa dot et prendre sa place dans la tente familiale et recevoir les hommages des jeunes gens comme les autres jeunes filles du pays.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 11 octobre 1903.
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