Conservation du vin.
Quand on a du vin en tonneau, que l'on veut tirer au fur et à mesure de l'usage, parce que l'on est empêché de le mettre en bouteilles par avance, le meilleur moyen d'en prévenir l'altération consiste à verser dans le fût une certaine quantité de bonne huile d'olive qui , en surnageant le vin, forme au-dessus une couche préservatrice, contre l'effet de l'air, qui oxyderait ou acidifierait le liquide. Ce procédé qui permet de tirer, comme disent les sommeliers, en vidange, date de loin.
Les anciens, qui conservaient le vin dans des cruches ou urnes, ignoraient l'usage du bouchon, mêmes pour les bouteilles de terre. Ils bouchaient avec de l'huile, et aujourd'hui encore, dans certains pays méridionaux, en Italie par exemple, où le vin est conservé dans une espèce de bouteille de verre à large panse et garnie de jonc ou d'osier, connue sous le nom de fiasco que l'on tient debout sur des rayons, le bouchage consiste en une petite épaisseur d'huile, qu'on aspire avec un tube spécial avant de verser le vin.
A cette vielle façon de conserver le vin se rapporte d'ailleurs la coutume qu'ont encore quelques personnes de verser les premières gouttes d'une bouteille dans leur verre avant d'en offrir aux autres personnes.
Musée des Familles, Lectures du soir, 1er semestre 1885.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire