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mercredi 9 juillet 2014

Le grimoire.

Le grimoire.


Le grimoire, dont le nom viendrait de l'italien rimario, livres de rimes, le grimoire, au temps des enchanteurs, évocateurs d'esprit, et autres hallucinés ou chercheurs de dupes, était le livre qui contenait, souvent écrites en caractères que comprenaient seuls les initiés, les formules de la prétendue magie, avec accompagnement de figures non moins énigmatiques.
Au siècle dernier, les grimoires avaient encore cours dans un certain monde, qui croyait ou faisait semblant de croire à la puissance des formules et des signes cabalistiques. Ces livres, le plus souvent manuscrits, étaient rédigés avec plus ou moins de luxe, à en juger par les grimoires magnifiquement peints et calligraphiés dont nos grandes bibliothèques publiques conservent de très curieux et de très précieux spécimens.
Les grimoires relativement modernes qui abondent aussi dans ces mêmes dépôts étaient ordinairement écrits et illustrés de la main des adeptes pour leur usage particulier. Nous citerons comme exemple un manuscrit appartenant à la bibliothèque de l'Arsenal (où il est catalogué sous le n° 826) auquel est emprunté la page que nous donnons ici en fac-similé. Ce livre est censé contenir la science d'Armadel, un des maîtres en art cabalistique.



Il est intitulé: Grimorium, Seu Totius Secretorius Cabalæ Perfectissima, brevissima et Infaillibilis Scientia tam Speculativa Quam Practica. 55-7-55-7. ARMADEL, c'est à dire Grimoire ou science très parfaite, très concise et infaillible, tant spéculative que pratique de tous les secrets de la Cabale, selon Armadel. Ce titre est écrit à l'encre rouge, chaque mot ayant une initiale majuscule à l'encre verte.
Dans la figure que nous reproduisons, le cercle fatidique est, comme on le voit, coupé en quatre par la croix, qui se répète à tous les coins, et, dans chaque quartier, avec les noms donnés à l’Éternel dans la Bible, puis l'alpha et l’oméga sacrés, et enfin deux noms de génies bienfaisants, comme il appert pour nous, de la dernière, suprême et baroque formule qui clôt la série: "Uriel, seraphum potesta jo zati, zara, abbati, abbata, agla, cailo caila, je te prie et te conjure, au nom du Dieu vivant, ton maître et le mien par les quatre paroles sacrées que le grand Agla dit de sa propre bouche à Moïse, jo, zati, zat, abbata, etc...

Musée des Familles, Lextures du soir, 2ème semestre 1885.

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