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jeudi 6 février 2014

Corsets à délacement instantané.

Corsets à délacement instantané.

Le corset, malgré les conseils des médecins les plus recommandables, étant encore un objet indispensable dans la toilette des femmes, les artistes ont cherché à varier sa forme de bien des manières. Toutes les modifications qu'on lui a fait subir n'ont pas été également dictées par le désir d'en rendre l'usage moins malfaisant et moins pernicieux. 
Une des plus heureuses nous paraît être celle que M. Josselin a inventée, et qui est si simple, qu'il paraît singulier qu'on ne l'ai pas plutôt conçue et exécutée.
Sur les bords de derrière (figure 7) du corset et dans toute sa longueur, M. Josselin pratique deux coulisses A B larges d'environ un demi pouce. 



Ces coulisses sont entaillées de distance en distance par des échancrures qui ne se correspondent pas sur les bords du corset, mais placées alternativement. Dans chaque coulisse, on glisse une petite verge ou baguette en baleine polie, qui est retenue  par le bas par un petit ressort en acier aa qui pince l'étoffe et empêche la baguette de couler. 
C'est dans les échancrures et derrière les baleines comme on le voit par la ligne ponctuée, qu'on passe le lacet comme on le ferait dans les œillets d'un corset ordinaire. Maintenant, veut-on se délacer, on saisit l'une des baguettes par le petit cordon placé à son extrémité, on la tire en entier hors de la coulisse, et le corset s'ouvre à l'instant. On conçoit aisément combien l'invention de M. Josselin est commode pour les femmes qui passent un temps fort long à cette opération, et qui, quelquefois ne peuvent la faire seules. Combien elle sera utilement applicable toutes les fois que dans les cas urgents il faudra délacer instantanément une femme qui s'évanouit, se trouve indisposée et qui a besoin d'un soulagement prompt et facile, ainsi que dans les pensionnats où il s'agit de délacer presque en même temps un grand nombre de jeunes filles, etc. 
Une autre invention de M. Josselin, dont l'idée est fondée sur le même principe que la première, sert à lâcher seulement en partie le corset. 



Pour cela, on met trois baleines ou tiges d'acier dans les coulisses comme on le voit dans la figure 8 seulement, les échancrures d'une des coulisses  qui est double, celle qui reçoit deux baleines, sont beaucoup plus profondes que celles de l'autre. On se lace dans le corset précédent, en passant alternativement le lacet derrière la baleine du côté gauche, puis alternativement derrière la deuxième baleine du côté droit. Si on désire, soit après dîner, soit dans tout autre occasion, se desserrer un peu, on tire la deuxième baleine de droite: le lacet retombe sur la première du même côté et desserre environ le corset de 8 à 10 lignes, ce qui est suffisant pour procurer du soulagement.
Des lames d'acier, placées entre deux étoffes, servent à maintenir les coulisses et en même temps les buscs ordinaires.

Journal des Connaissances Utiles, Janvier 1834.

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