La statue de la Liberté mise en cage.
Tout le monde sait qu'à l'entrée du port de New-York, se dresse, colossale et puissante, la statue de bronze, de la Liberté éclairant le monde du maître Bartholdi. C'est la France qui en fit cadeau aux Etats-Unis.
Cette statue, avec son énorme phare, a de précieuses qualités esthétiques et utilitaires aussi; mais, comme toute chose en ce bas monde, elle a aussi ses inconvénients. Son érection a été funeste pour les petits oiseaux qui vont s'écraser contre les vitres, attirés par la fascinante lumière du réflecteur, comme des papillons, hypnotisés par la clarté d'une lampe, et maintenant voici qu'on a découvert que la statue empêche le fonctionnement de la télégraphie sans fil.
Il est impossible d'envoyer un télégramme dans les environs de la grande ville des Etats-Unis, parce que la statue, faisant office d'un récepteur colossal, retient les ondes hertziennes. On prétend qu'il va être absolument nécessaire d'entourer l'oeuvre de notre compatriote Bartholdi d'une toile métallique impénétrable à ces effluves électriques, ce qui par une singulière ironie des choses, équivaudra à mettre la Liberté en cage.
Il est vrai que ce ne sera pas la première fois.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 7 janvier 1906.
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