La poire d'angoisse.
C'est une fort vilaine poire qui, heureusement, n'existe plus que dans les collections historiques, rappelant la sauvagerie et la barbarie de nos chers aïeux.
Ces instruments, munis d'un ressort, avaient la forme d'une poire allongée qu'on introduisait dans la bouche du patient, et qui s'ouvrait dès qu'on touchait le ressort.
Le supplicié ne pouvait ni parler, ni fermer la bouche et poussait des cris désarticulés; un bon moyen pour faire taire le monde.
De nos jours, la poire d'angoisse a été remplacée dans certains théâtres par des pièces ennuyeuses; les spectateurs, ennuyés et las, bâillent de telle façon que leur bouche se désarticule: ils ne peuvent donc plus ni parler, ni protester, et ils achèvent dans l'angoisse une soirée absolument gâchée.
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 28 janvier 1906.
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