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lundi 24 février 2014

Nouveau traitement de l'ataxie.


Nouveau traitement de l'ataxie.

Qui n'a vu un de ces malheureux affligés des désordres paralytiques auxquels on donne communément le nom d'ataxie?
Ils vont  par les rues comme des béquillards, trébuchant, chancelant, pris d'un tic convulsif habituel, jetant d'un mouvement saccadé, qu'ils ne peuvent maîtriser, une jambe devant l'autre, incapables de se tenir d'aplomb, et lorsqu'ils sont dans les ténèbres ou ferment les yeux, hors d'état de bouger sans tomber; ils ont cette terrible affection de la moelle que les médecins appellent la myélite chronique ou le tabes dorsal
Jusqu'en ces derniers temps, la science les déclarait incurables, mais on sait que la science n'a jamais dit son dernier mot; elle vient de le prouver une fois de plus. Un docteur d'Odessa, M. Motchoukowsky, a imaginé un singulier remède pour ces pauvres souffrants: il les pend, ou si vous aimez mieux, les suspend, la seule différence avec la pendaison ordinaire étant que le patient au lieu d'en mourir, s'en trouve parfaitement bien. C'est en 1883, que M. Motchoukowsky a publié une première note sur ce mode curatif de l'ataxie. Elle avait passé inaperçue. 
Mais récemment, le docteur Raymond, au retour d'une mission médicale en Russie, en a donné connaissance au professeur Charcot, qui a permis à son chef de clinique à la Salpétrière, M. Gilles de la Tourette, de l'expérimenter. Ces expériences ont donné des résultats tellement remarquables que le nouveau traitement de l'ataxie est l'objet de l'attention générale.
Voici en quoi consiste l'appareil du Dr Motchoukowsky, tel que le représente notre gravure: une barre rigide, exactement semblable à un fléau de balance et ayant à chacun des crochets fixés à ses deux extrémités une courroie matelassée.



Le malade a les bras engagés jusqu'aux aisselles dans les deux anses formées par les courroies, sa tête est prise dans une double fronde qui se rattache en haut à la barre transversale et sert d'appui en bas à la nuque et au menton. Le patient n'a plus qu'à être suspendu. On se sert à cet effet d'une corde à poulie qui, descendant du plafond, s'attache à l'appareil.
Les expériences de la Salpétrière se continuent activement.Il est probable que la pendaison ne tardera pas à être adapté à tous les établissements sanitaires.

La petite revue, premier semestre 1889.



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