Une femme n'est pas une vraie femme si elle n'est pas élégante en robe de chambre.
On l'a dit bien souvent: le premier devoir d'une femme est de ne jamais apparaître, dans son intérieur, aux yeux de son mari et de ses proches, dans un costume disgracieux et négligé.
Sans doute, une robe d'apparat serait de très mauvais goût pour s'habiller le matin chez soi. Avant tout, une robe de chambre doit être commode, facile à mettre, facile à quitter.
Mais de là à choisir pour se faire une robe de chambre n'importe quel chiffon d'étoffe, n'importe quelle coupe, il y a loin. Etre gracieuse, seyante, agréable à regarder même en robe de chambre, même en négligé du matin, c'est beaucoup plus qu'une nécessité prescrite par l'élégance et par la mode, c'est un devoir et un devoir familial.
Si vous faites des efforts pour être belle, en visite ou au bal, au profit des étrangers, il faut en faire bien davantage pour plaire à ceux qui vous entourent. On a tout dit sur ce sujet. Il faut être bien habillée pour les siens et pour soi-même. Sinon, on est une coquette et une coquette de la mauvaise espèce. Mais il est une coquetterie qu'il faut encourager. C'est celle qui fait de la femme une créature aimable, toujours agréable à regarder, même quand elle n'est pas en toilette de cérémonie, même quand elle est chez elle, dans son cadre, au naturel.
Aussi bien, on peut se vêtir d'un "négligé du matin" sans être pour cela négligée. L'élégance de la robe intime n'est pas la même que l'élégance de la robe habillée, voilà tout. C'est pourquoi, il faut attacher au choix d'une robe de chambre autant d'importance, sinon plus, qu'aux choix de tout autre costume.
Le style empire convient tout spécialement aux robes d'intérieur, il est si gracieux, si attrayant, si simple, qu'il remporte tous les suffrages.
Voici une robe en soie d'Orient, une de ces soies légères à grande fleurs, garnie de bandes de dentelles et de rubans. Toutes les lignes en sont gracieuses et cependant d'une simplicité extrême. L'ouverture en carré du col est à la fois jolie et agréable, ainsi que les manches trois-quarts. Quelques modifications peuvent toutefois être apportées et on peut faire la robe montante avec un col rabattu et des manches longues si l'on désire quelque chose de plus chaud et de plus prosaïquement utile.
Nos loisirs, n° 16, 19 avril 1908.
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