La Baillée des Roses.
Il existait autrefois dans nos parlements, et notamment dans ceux de Paris et de Toulouse, une cérémonie appelée la baillée des Roses.
Le droit de roses se rendait par les pairs en avril, mai, juin, lorsqu'on appelait leurs rôles. Pour cela, on choisissait un jour où il y avait audience en la grand'chambre et le pair qui la présentait faisait joncher de roses, de fleurs et d'herbes odoriférantes toutes les chambres du parlement. Avant l'audience, il donnait un déjeuner splendide aux greffiers et aux huissiers de la cour; il venait ensuite dans chaque chambre pour offrir des bouquets et des couronnes à chacun des officiers du Parlement. On lui donnait alors audience, puis on disait la messe où jouaient les hautbois qui s'étaient fait entendre déjà pendant le repas. Excepté les rois et les reines, aucun de ceux qui avaient des pairies dans le ressort du parlement n'étaient exempts de cette singulière redevance.
Les rois de Navarre s'y assujettirent et le futur Henri IV, fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, justifia un jour au procureur général que ni lui, ni ses prédécesseurs n'avait jamais manqué de remplir cette obligation.
L'hommage des roses occasionna en 1545, une dispute de préséance entre le duc de Montpensier et le duc de Nevers, qui fut terminée par un arrêt du Parlement ordonnant que le duc de Montpensier les baillerait le premier, à cause de ses deux qualités de prince et de pair.
Le Parlement avait un faiseur de roses en titre appelé le Rosier de la cour, et les pairs achetaient de lui celles dont ils faisaient leurs présents.
On offrait au Parlement de Paris des couronnes de roses, et à celui de Toulouse, des boutons de roses et des chapeaux de roses.
Grand Almanach Français illustré, 1891.
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