La femme seule.
Parmi les étrangers qui se sont occupés de la femme, nous devons signaler les Allemands.
Berlin est tout aussi bien que Paris une ville de perdition; mais Berlin a les Marienheim.
Employées des postes, comptables, caissières, couturières au nombre de quatre cent quinze ont été reçues en 1900, au Marienheim I.
Deux cent six jeunes filles, la même année, ont fréquenté le Marienheim II qui a une organisation sociale familiale; où les anciennes prennent les jeunes en tutelle. Mêmes habitudes au Marienheim III , où les anciennes portent le nom de "grillons"; or, le grillon aime le foyer, comme on sait.
Les deux autres œuvres du même genre n'ont pas d'histoire, parce que récentes.
On ne se contente pas d'avertir les clientes par des affiches, mais on se rend aux gare pour les cueillir à la descente des trains, et, si on les manque, le public qui les connait envoie aux diaconesses les adresses et les jeunes filles sont invitées à se rendre près de celles-ci par des cartes postales où on lit ces mots:"Dieu bénisse votre arrivée!".
L'empereur et l'impératrice envoient leur offrande, les pasteurs font des conférences, les dames organisent des concerts, les éditeurs donnent des livres, les chemins de fer des demi-places: non! Gretchen n'est pas abandonnée.
En Suisse, Mlle de Raynold fondait à Fribourg, en 1896, l'Oeuvre catholique suisse de la protection de la jeune fille. Elle groupe actuellement douze cents institutions locales, bureaux de placement et patronages. En 1896, l'oeuvre bavaroise de la Madchenschatzverein apportait à l'Union de Fribourg le concours de ses douze cents membres.
Puis Cologne, Strasbourg, Darmstadt suivirent, puis l'Angleterre, l'Irlande, l'Espagne, la Belgique, la Hollande, la Suisse et la République Argentine.
La France est organisée en sections par l'Association catholique de la protection de la jeune fille. Il y en a sept: au Nord, dans le Centre, l'Ouest, le Sud-Ouest, le Sud, le Sud-Est et l'Est.
Le programme est beau: placer la jeune fille, la protéger dans les voyages, la patronner en tout, l'éduquer, créer en sa faveur des caisses d'épargne, lutter contre la traite des blanches qui est universelle, surveiller les annonces de la presse.
Ce qu'on a fait pour la femme seule et isolée est donc magnifique. Nous citerons quelques localités où ces œuvres bienfaitrices fonctionnent le mieux.
Nancy, par exemple, avec la maison Sainte-Marie, dirigée par les sœurs Saint-Charles. Celles-ci réussissent admirablement dans les patronages, les écoles, les hôpitaux. Citons encore Lyon, Grenoble, Nice, Bordeaux, Rennes. A Marseille, l'Association possède un kiosque sur le quai de la gare: de là, des surveillantes guettent les malheureuses que d'autres essayent d'entraîner au port, pour aller plus loin.
Mme Elise.
Mon Dimanche, Revue populaire illustrée, 2 avril 1905.
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