La revanche d'Angoulevent.
Angoulevent a fort à faire. Il lui faut trouver aussi bien que les sarrasinades de Tuybelim et, s'il peut, trouver mieux. Trouver lui faut si bonne idée que Tuybelim et François se veuillent joindre à lui comme lui-même se joignit à Tuybelim tout à l'heure.
Et pour cela peu de temps lui reste, car déjà rapport est fait au séneschal du bon roi sur la course des Sarrasins; et tout à l'heure seront gendarmes en campagne pour aller sus aux Turquois d'Angers.
Mais de cela Angoulevent ne se tourmente guère. Peu de temps suffit pour se pourvoir d'habits de fantôme, j'entends de beaux et bons linceuls blancs qui séchaient dans un pré, près la Maine.
Et gare aux poltrons, malheur aux trembleurs!
L'idée plaît aux deux compagnons. Tuybelim saute de joie d'être si bien drapé; il essaye les attitudes et postures de l'autre monde. Angoulevent se pavane tout fier de diriger si belle entreprise.
François se fait ouvrir les portes et crie d'une voix sépulcrale: "Suis-moi! Viens aux paluds infernaux, je suis l'âme de cettuy que tu sais bien qui vivant eut si fort à souffrir de tes méchancetés et félonneries. Or çà nous ferons nos comptes devant messire Satan!"
Partout on se souvient des méfaits dont il parle; partout transi de frayeur, on tombe à la renverse.
Grand Almanach Français illustré, 1891.
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