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jeudi 5 septembre 2013

Porte-lumière allemand.

Porte-lumière allemand de la renaissance.





On rencontre en Allemagne, dans les châteaux et dans les collections, beaucoup de porte-lumière du même genre que celui qui est ici dessiné d'après un modèle qui a paru à l'Exposition historique de Munich en 1876. On en peut voir un assez grand nombre au Musée national de cette ville; d'autres à Salzgourg, à Innsbruck, à Nuremberg, à Vienne, etc, ; et ils ont pour la plupart comme celui-ci la figure d'une femme, ordinairement d'une sirène, en bois scuplté et peint, portant dans ses mains des flambeaux en fer forgé et ciselé, et ajusté sur un bois de cerf ou de daim qui est implanté dans le dos et ressemble assez à une paire d'ailes ouvertes.
Cette disposition, singulière au premier abord, a son explication naturelle comme on va le voir. L'appendice bizarre qui semble sans rapport avec la figure qui y est attachée est précisément la pièce caractéristique et on peut dire la raison d'être de l'objet. On sait que les chasseurs aiment à faire trophée de la dépouille des animaux qu'ils ont abattus: des bois et souvent des crânes desséchés et blanchis de cerfs ornent encore de nos jours les grandes salles de bien des châteaux. Ce genre de décoration paraît avoir été fort en usage dans les pays de chasse de l'Allemagne. On inscrivait sur le massacre, c'est à dire sur l'os même qui porte les cornes, une date, un nom; on y plaça un écusson armorié; puis on fit porter cet écusson par une figure semblable à celle que nous décrivons; on lui fit tenir des flambeaux, et le poids de ces flambeaux, faisant équilibre avec celui des cornes, permit de le suspendre comme un lustre: c'est, en effet, ainsi que le porte-lumière que l'on voit ici est exposé à Munich.
Nous croyons pouvoir en attribuer l'exécution à la première partie du dix-septième siècle. C'est un bon spécimen de l'art décoratif de l'Allemagne à cette date, et une production particulière du goût et des moeurs de cette époque.

Magasin Pittoresque, 1879.

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