L'industrie française est en train de remporter de grands succès auprès du roi d'Annam. Ce dernier vient de faire, il y a quelques temps, par l'entremise d'un négociant français de Hué, une commande de soieries à Lyon, se montant à plus de 20.000 francs. D'autres commandes vont suivre.
Ces soies sont, en grande partie, destinées à habiller les femmes du harem, et il y a toutes les nuances; le roi les a beaucoup admirées; il s'est étonné aussi de la facilité avec laquelle nos ouvriers lyonnais imitaient les couleurs de soie de Chine, et a même ajouté, avec sa courtoisie habituelle: " je sais bien que rien n'est difficile pour les ouvriers français."
Mais il est un détail pratique, auquel il a aussi prêté quelque attention, et, qui a son effet, son importance. D'après son propre aveu, ces soieries françaises lui reviennent quatre fois moins cher que les soieries similaires de Chine. Sans doute, le fait que les achats royaux s'adressant directement à des maisons françaises n'ont pas à subir la plus-value qui résulte des commissions à donner aux mandarins, est pour beaucoup dans cette disproportion de prix; mais la chose n'en a pas moins frappé l'esprit du roi et a singulièrement grandi à ses yeux le prestige de notre industrie.
Dong-Khang va faire en France, outre de nouvelles commandes de soieries, des commandes de velours légers, destinés à confectionner des costumes pour les gens de sa maison.
Journal des Voyages, Dimanche 27 janvier 1889.
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