"Nos aïeux les Gaulois, dit M.Viollet-le-Duc dans son Dictionnaire du mobilier, étaient grands mangeurs d'huitres; car on retrouve des écailles de ces coquillages en grande quantité dans les tombeaux et les traces d'habitations antérieures à la conquête romaine, sur toutes les côtes de la Manche et jusque dans le voisinage de Paris." De son côté, Pline cite avec éloge les huitres du Médoc, appelées huitres de Bordeaux, et Ausone les représentent étant douces, grasses, et n'ayant de sel que ce qu'il en faut pour plaire; il les compare à celles de Baïes, si estimées des Romains, et prétend que leur renommée leur a procuré plus d'une fois l'honneur de paraître à la table des Césars.
Ce goût pour les huitres s'est transmis en France à travers les siècles, et dès le moyen âge on avait du inventer des couteaux spéciaux pour faciliter l'ouverture toujours difficile de ces mollusques si recherchés. Le musée de Cluny en possède un, antérieur d'un siècle à peu près à celui que represente notre gravure.
Dans ces deux couteaux, dont la forme du manche diffèrent seule, la lame de fer est enrichie d'inscriptions et d'ornements gravés, et le manche, très plat, se compose de deux plaques de cuivre jaune ajourées.
Ces sortes de couteaux devaient être rares, à en juger par le petit nombre de ceux qu'on voit aujourd'hui dans les collections.
Magasin pittoresque, 1879.
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