Les statistiques de l'immigration constatent que, du 1e janvier au 30 novembre de l'année 1888, il est entré en Cochinchine 5.095 Asiatiques étrangers de plus qu'il n'est est sorti. La plupart sont des Chinois; les Malais et les Indiens sont relativement très peu nombreux.
Les bras sont ce qui manque le plus en Cochinchine et puisque la population est trop dense dans le delta du Tonkin, que ne cherche-t-on à provoquer un mouvement d'immigration des Tonkinois ? Ne serait-ce pas un excellent moyen de combattre le recrutement des bandes de pirates que de fournir par des concessions de terres facilement cultivables en Cochinchine des moyens d'existence à tous les pauvres diables d'Annamites que la misère seule pousse au brigandage ?
Quelques esprits entreprenants, comprenant tout le parti qu'on peut tirer pour le développement de la colonie de l'utilisation intelligente de l'immigration asiatique, sollicitent en ce moment même la concession d'une des plus grandes îles du Mékong située à la frontière du Cambodge et du Laos inférieur, et dont ils veulent faire un centre important de production en même temps qu'un grand entrepot commercial.
C'est sur l'île de Logneu, qui est actuellement inhabitée, qu'ils ont porté leurs vues. Elle a environ quarante-cinq kilomètres de longueur. Ses rives, régulièrement inondées par les crues annuelles du fleuve qui les fertilisent, sont propres à la culture du café, du poivre et du cacao. Enfin, Logneu contient d'immenses plaines où l'on pourrait se livrer à l'élevage du bétail, pour lequel la Cochinchine et le Cambodge sont, à l'heure actuelle, tributaires du Siam.
Les promoteurs de l'entreprise ont l'intention, si la concession leur est accordée, de peupler Ca-Logneu de travailleurs chinois dont ils encourageraient le mariage avec les femmes cambodgiennes.
Ils y installeront des comptoirs d'importation de produits français, et leurs agents auront pour principale mission de faire le possible pour attirer à Ca-Logneu, dont la situation au point de vue commercial est bien choisie, toutes les marchandises du Laos qui sont actuellement dirigée sur Bangkok par la voie de terre au grand profit du commerce anglais. C'est un moyen de lutter contre la prépondérance que l'Angleterre cherche à conquérir dans la vallée du Mékong.
Journal des Voyages, dimanche 3 mars 1889.
Quelques esprits entreprenants, comprenant tout le parti qu'on peut tirer pour le développement de la colonie de l'utilisation intelligente de l'immigration asiatique, sollicitent en ce moment même la concession d'une des plus grandes îles du Mékong située à la frontière du Cambodge et du Laos inférieur, et dont ils veulent faire un centre important de production en même temps qu'un grand entrepot commercial.
C'est sur l'île de Logneu, qui est actuellement inhabitée, qu'ils ont porté leurs vues. Elle a environ quarante-cinq kilomètres de longueur. Ses rives, régulièrement inondées par les crues annuelles du fleuve qui les fertilisent, sont propres à la culture du café, du poivre et du cacao. Enfin, Logneu contient d'immenses plaines où l'on pourrait se livrer à l'élevage du bétail, pour lequel la Cochinchine et le Cambodge sont, à l'heure actuelle, tributaires du Siam.
Les promoteurs de l'entreprise ont l'intention, si la concession leur est accordée, de peupler Ca-Logneu de travailleurs chinois dont ils encourageraient le mariage avec les femmes cambodgiennes.
Ils y installeront des comptoirs d'importation de produits français, et leurs agents auront pour principale mission de faire le possible pour attirer à Ca-Logneu, dont la situation au point de vue commercial est bien choisie, toutes les marchandises du Laos qui sont actuellement dirigée sur Bangkok par la voie de terre au grand profit du commerce anglais. C'est un moyen de lutter contre la prépondérance que l'Angleterre cherche à conquérir dans la vallée du Mékong.
Journal des Voyages, dimanche 3 mars 1889.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire