Armée française: les dragons-lanciers.
Le rétablissement des lanciers est un fait accompli.
La lance a conquis de nouveau les suffrages des comités de cavalerie de tous les pays. Conservées dans certaines armées étrangères, les lanciers viennent de voir leurs régiments augmentés, en Allemagne, par exemple, où les cuirassiers décuirassés portent la lance. supprimés dans d'autres pays, les lanciers y sont réformés.
En France, ce sont les dragons, la cavalerie par excellence, qui viennent de recevoir la lance, semblable à celle du modèle antérieur à 1870.
Elle est en frêne, garnie d'un fer de lance aigu et d'un talon en acier; une lanière en peau de buffle permet au cavalier de l'assujettir à son bras. Le ministère de la guerre attend du Tonkin des bois de lances en bambou dont il a chargé le général Bégin de l'approvisionner.
Cette lance, plus légère certainement et d'une solidité cependant exceptionnelle, aurait les plus grands avantages. Elle ressemblerait d'ailleurs à celles que portent, dans l'armée anglaise, les cavaliers des régiments de lanciers du Bengale.
En résumé, le lancier paraît redevenir le cavalier indispensable. Un escadron par régiment de dragons reçoit la lance ou le premier rang dans chaque escadron, ces questions de détail seront vite réglées.
Ces régiments feront certes bonne figure à tous les points de vue, et personne ne se plaindra de revoir ces élégants cavaliers. Regrettons seulement l'absence du shaspka, coiffure traditionnelle des lanciers, mais ne désespérons pas; peut-être y reviendra-t-on.
Le Petit Moniteur illustré, dimanche 9 mars 1890.
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