La nouvelle Bourse de commerce.
La Bourse de commerce, inaugurée récemment à Paris et qui se trouve dans l'enceinte formée par la rue circulaire de Viarmes, est construite en forme de rotonde.
Elle occupe une superficie de 2.500 mètres, atteint une hauteur de 45 mètres. Elle est construite en pierre blanche dans le style Louis XVI.e portes à colonnes et de fenêtres, sera occupée par des bureaux et se termine en coupole vitr
Elle se compose d'un simple hall circulaire, d'une superficie de 1.200 mètres, pouvant contenir trois mille personnes, et dont l'enceinte, percée dée.
L'aspect général du bâtiment est simple et gai.
Les travaux ont été commencés le 2 janvier 1888 sous la direction de M. Blondel, secondé par M. Werkein. Ces travaux coûteront sept millions.
La nouvelle bourse s'élève sur l'emplacement de l'hôtel de Marie de Médicis, dont il ne reste plus qu'une colonne sur le haut de laquelle la reine superstitieuse venait observer les astres. Elle a été construite, pour la première fois, par Philibert Delorme, et ensuite remaniée, reprise entièrement par M. Blondel.
La coupole, qui remplace celle de Delorme, incendiée vers 1800, a été enlevée par le Creuzot.
Elle occupe l'extrémité de la calotte, qu'ornent des peintures marouflées sur zinc.
Ces peintures, séparées les unes des autres par des figures de Mazerolle, représentant les quatre points cardinaux, sont de Luminais, Lucas, Laugée, Clarin.
Elles célèbrent le commerce des différentes parties du monde.
La porte centrale, qui donne sur la rue Jean-Jacques Rousseau, est surplombée d'un entablement qu'achève un fronton de Croizy: la Ville de Paris, entourée du Commerce et de l'Industrie, des Arts et de l'Agriculture. A droite et à gauche, deux jolis enfants brandissent un caducée.
Des cartouches peints dans une des salles du monument, en retracent les étapes peu connues.
L'institution de la Bourse de commerce remonte à 1815.
Vers cette époque, un groupe de négociants décidèrent de se réunir pour discuter de leurs intérêts. Ils se rendirent d'abord à la Bourse des valeurs; mais ils en furent bientôt chassés par les spéculateurs de plus en plus envahissants. Ils fondèrent alors un cercle qui, sous le nom de cercle commercial du Louvre, dura jusqu'en 1889.
Peu après, les plaintes formulées contre les débitants de marchandises avariées ou de qualités détestables se multiplièrent. Les commerçants se réunirent et nommèrent une commission d'expertises.
Mais cette commission fut impuissante à régler tous les conflits. Une commission de règlement fut alors instituée, dont l'arbitrage reçut une consécration officielle et dont les décisions furent bientôt toujours admises par les tribunaux de commerce.
L'association existait donc. Il lui fallut des locaux. Elle voulut tout d'abord devenir officielle. Six syndicats professionnels se formèrent, le cercle du Louvre se fondit en syndicat général. Les courtiers se réunirent, une pétition fut adressée au gouvernement et l'édification d'une Bourse de commerce fut décidée. L'entreprise en fut donnée à M. Blondel qui, contre une cession de tous droits pendant soixante ans, se chargea de réédifier la vieille halle aux grains et s'engagea à faire remise à la Ville de Paris au bout de ces soixante ans.
Ajoutons, pour compléter ces renseignements, que la Bourse fonctionne de une heure à trois heures et demie. La surveillance du hall dont l'accès est public, est confiée à M. Poirrier, président de la chambre de commerce.
Diverses administrations sont installées autour de ce hall. les affaires s'y traitent sur échantillons et concernent les grains, graines, farines, huiles, sucres et alcools.
Le mouvement d'affaire est très important, si l'on en juge par les registres des divers établissements de banque sur lesquels figurent les signatures de deux mille grands négociants. Deux cents banques ont des bureaux installés à la Bourse de commerce et le personnel nécessaire à leur fonctionnement se compose de près de deux mille employés.
Le Petit Moniteur illustré, dimanche 2 février 1890.
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