Le sabot de Noël.
C'est Jules Janin, notre maître à tous, qui l'a baptisé ce livre d'enfant, Janin le bibliophile, amoureux des beaux exemplaires, l'artiste toujours jeune que nous nous proposons tous pour modèle dans notre carrière littéraire, il portera bonheur; et c'est une bonne inspiration que de lui avoir demandé d'écrire son nom en tête d'une oeuvre destinée à s'ouvrir sous les yeux éblouis des jolis enfants.
Le Sabot de Noël, douce croyance bien faite pour inspirer un poëte et un artiste. M. Aimé Giron qui a écrit les charmantes légendes qu'on raconte au coin du feu sous le manteau de la cheminée en attendant la venue de l'enfant Jésus, M. Léopold Flameng, artiste de talent, travailleur infatigable.
Il vient traîné par les anges sur un chariot lumineux qui glisse sur la neige durcie, le cher petit enfant Jésus; il approche au son des harpes et des célestes concerts, et les yeux des bambins s'illuminent, une douce chaleur remplit le foyer, les mères heureuses les mains pleines de jouets, les lèvres pleines de pieux mensonges sourient au dernier né; dans un coin, suspendus à l'arbre vert scintillent les noix dorés, les rubans bariolés, les polichinelles ventrus, les poupées au visage enluminé.
Il y a tout cela dans le joli livre publié par M. Ducrocq, livre de perle et d'artiste, les belles eaux-fortes, les jolis croquis, les suaves compositions; et comme je voudrais voir briller les yeux des enfants sages qui, réunis à la table de famille le jour de Noël, ouvriront ce charmant volume!
Les deux bois que nous extrayons ne sont pas les plus remarquables, les eaux-fortes de M. Flameng sont supérieures à ses dessins sur bois; on reconnaîtra pourtant un sentiment exquis dans ce départ pour la messe de minuit et dans ce second dessin où des enfants ont trouvé dans leurs sabots les présents du bon Jésus.
Charles Yriarte.
Le Monde illustré, journal hebdomadaire, 26 décembre 1863.
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