Les agents de la paix au boulevard.
Malgré toutes les ordonnances de police qui ordonnent aux cochers de ralentir leur course dans les carrefours et de tenir toujours leur droite, malgré les refuges si utiles placés au milieu des voies les plus encombrées, les accidents causés par les voitures n'ont pas sensiblement diminué. On ne saurait donc trop louer M. le Préfet de police de l'organisation qu'il a donnée à la brigade des voitures (5e centrale) des gardiens de la paix.
L'effectif de cette brigade a été porté à cent quatre-vingt-cinq hommes. Placés principalement près des refuges des grands boulevards, ils ont la consigne d'obliger les cochers à s'arrêter dès qu'une personne âgée ou infirme ou qu'un groupe de piétons traversent la chaussée. Il leur suffit de lever la main pour établir un barrage devant le flot des voitures qui s'avance; ils facilitent ainsi la circulation des passants et de ces voitures dès que la chaussée est débarrassée.
Depuis ce service, le nombre des accidents dans les grands carrefours a diminué d'une manière notable.
En raison du service pénible des gardiens ainsi exposés à la même place à toutes les intempéries, on a distribué à la 5e brigade des pèlerines en caoutchouc et de fortes bottes. Cette tenue est devenue d'ordonnance pour tous les gardiens des brigades centrales et des arrondissements les plus peuplés. Elle contribuera d'ailleurs à donner à ces agents une tournure militaire qui ajoute à leur prestige sur le public.
M. Charles Morel a pris sur place, au carrefour, dit des Écrasés, entre la rue Richelieu et la rue Drouot, la figure bien connue d'un de ces agents.
Le Petit Moniteur illustré, 26 janvier 1890.
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