Justice domestique II.
Un matin que sir Francis Egerton était sorti en cabriolet, le cheval qui le conduisait fit un faux pas et s'abattit. Son indignation parut extrême, quoique concentrée; on le vit quelques instants se livrer à l'appréciation du délit, après quoi, il fit entendre l'arrêt suivant:
"Cet animal sera pendant un mois privé de l'honneur de me servir; ramenez-le à l'écurie, dont vous boucherez tous les jours, afin que l'ennui ajoute encore à la punition que je lui inflige! (1)"
Sur ce , milord, gagna le restaurateur voisin, où il attendit sa calèche que le domestique devait lui expédier.
(1) Ce trait rappelle celui du marquis de Bagueville faisant pendre un de ses chevaux, coupable d'avoir donné un coup de pied à un palefrenier. (Voir Originaux et Justice militaire.)
Dictionnaire encyclopédique d'Anecdotes, Edmond Guérard, Paris, Firmin-Didot, 1876.
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