La cathédrale de Nantes.
Un voyageur me disait ces jours derniers: " J'ai parcouru l'Asie et l'Amérique, je connais Naples et Rome, et je ne connais peut-être rien de si beau que l'arrivée à Nantes, quand on vient de Vannes en chemin de fer, par un temps pur et par un ciel ensoleillé."
Je suis de son avis, et vous engage à faire le voyage.
Rien n'est curieux comme cette locomotive qui s'avance avec une lenteur prudente le long de ces quais superbes, en frôlant presque les trois-mâts et les bricks, à travers ces mille ballots de marchandises qui viennent de toutes les parties du monde.
Les Nantais ont eu peur que le chemin de fer gâtât leurs quais: il les embellit.
Quant à la cathédrale, elle n'est pas de celles que l'on cite; mais elle haute et belle, mais elle élève l'âme, mais elle donne l'idée du ciel. Puis, on y voit ce tombeau du duc François, qui est le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre...
On lui reproche lui reproche d'être inachevée; mais n'est-ce pas ce que l'on peut aussi reprocher à bien d'autres œuvres humaines? Ces architectes du moyen âge n'étaient pas des égoïstes: ils ont pensé à nous, et ont voulu nous laisser quelque chose à faire.
L. G.
L'Illustré pour tous, choix de bonnes lectures, 29 novembre 1885.
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