Les curés ouvriers.
Un certain nombre de curés cherchent dans des travaux manuels les ressources dont ils ont été privés par la Séparation.
Plusieurs s'adonnent à l'aviculture, comme le curé de Castel-Bretenoux (Lot). D'autres élèvent des coqs, des poules, des lapins, etc., comme le curé de Celon (Indre), des escargots. Le curé de Labourgade (Tarn-et-Garonne), commence à se faire une réputation avec ses confitures et ses confits d'oie.
Un grand nombre se sont fait ouvriers. Le curé de la Pannonie (Lot), est tourneur; celui d'Averdon (Loir-et-Cher) fabrique des bicyclettes et des machines à coudre; ceux de Mayet-de-Montagne (Allier) et Serriera (Corse), des gazogènes pour acétylène, des lanternes à projection. Le curé de Maurages (Meuse) est serrurier.
Une des industries les plus répandues dans le clergé est celle de l'horlogerie-bijouterie; sept curés s'y adonnent.
Le curé de Cadière (Gard) est tailleur, celui de Négron (Indre-et-Loire), tapissier, une dizaine de leurs confrères tricotent bas et gilets. Le curé doyen d'Héricourt (Haute-Saône) est devenu typographe; cartes de visite, travaux dits "de ville"; celui de Salvetat (Haute-Garonne) fabrique des enveloppes "inviolables"; un certain nombre sont relieurs, beaucoup photographes.
Restent les artistes. Le curé de Saint-Paul (Oise) vit de son pinceau, et le curé de Magnils-Reigners (Vendée) de son ciseau de sculpteur.
Les curés-ouvriers ont formé une "alliance' dont le président est l'abbé Leroux, curé-doyen d'Airvaux (Deux-Sèvres), et un organe défend leurs intérêts: le Trait-d'Union, qui se publie à Bacé (Rhône).
Mon Dimanche, revue populaire illustrée, 29 mars 1908.
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