Chronique.
Jeudi soir, un sombre drame s'accomplissait dans un des quartiers les plus reculés de la ville de Moulins. Un homme tuait sa femme à coups de rasoir et tentait ensuite de se suicider. La justice, immédiatement appelée, se transportait en toute hâte dans une maison du faubourg des Garceaux et se trouvait bientôt en présence d'un spectacle horrible.
Une femme était là, gisant sur le carreau, la gorge coupée et baignant dans son sang; et, à côté d'elle, un homme qui attendait froidement, avec une large blessure au cou, qu'il s'était faite lui-même. Cet homme, c'était le sieur Petetot, vieillard âgé d'au moins soixante-dix ans. Il venait de tuer sa femme, un peu moins âgée que lui, contre laquelle il nourrissait depuis longtemps une haine profonde qui se traduisait souvent par des menaces et des scènes d'une violence extraordinaire.
Les choses en étaient venues au point que la victime disait à ses voisins: "Petetot me tuera"; et, quelques jours auparavant, le meurtrier avait déclaré que bientôt on entendrait parler de lui. La pensée du crime était arrêtée chez lui, et, s'il faut en croire la rumeur publique, la veille du jour où il a exécuté son fatal projet, Petetot avait tenté de noyer sa femme en la conduisant sur les bords de l'Allier, mais il avait renoncé à ce projet, ne le trouvant pas assez facile d'exécution.
C'est vers huit heures du soir, au moment où elle s'asseyait pour prendre son repas, que Petetot, saisissant sa femme par derrière, lui a porté à la gorge plusieurs coups de rasoir qui lui ont aussitôt ôté connaissance et fait perdre tout son sang. La mort a dû suivre de près. C'est alors qu'il a essayé lui-même de se couper la gorge; mais il n'a pu, par peur ou par un autre sentiment, se faire une blessure assez profonde.
Dans cet état, il est resté pendant une heure et demie auprès du cadavre de sa femme. Voyant qu'il perdait lui-même du sang de sa blessure, il s'est décidé à appeler les voisins. En ce moment la justice a été prévenue. Le meurtrier n'a fait aucune résistance. Il s'est laissé arrêter et a souffert tranquillement qu'on soignât sa blessure. Il avoue son action et dit qu'il y pensait depuis longtemps. Le soir même il a été écroué à la prison de Moulins.
A voir le sang-froid avec lequel le crime a été commis et le calme du coupable après l'action, on se demande si Petitot jouit bien de toutes ses facultés mentales.
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On a signalé déjà, dans plusieurs parties de la France, une seconde pousse de feuilles, et même une seconde floraison de certaines essences d'arbres. Ce phénomène, dû à la température exceptionnelle de la saison, se reproduit en ce moment dans la cour même du château de Vincennes; on y voit de jeunes marronniers couverts de feuilles nouvelles et de fleurs parfaitement formées, à côté des premières feuilles déjà jaunies qu'accompagnent leurs fruits.
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Il vient de mourir près de Tours une femme qui portait un nom illustre dans les arts.
Madame Bosio, veuve du baron Bosio, statuaire, membre de l'Institut, est décédée à Montbazon, dans sa quatre-vingtième année.
Madame Bosio était pensionnaire du gouvernement comme veuve d'un artiste célèbre.
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Un industriel, M. Laprevôte, fondeur, route du Bourbonnais, vient de succomber après quelques jours de maladie. Les circonstances de cette mort ont produit une certaine sensation. Il paraît qu'il y a huit jours environ M. Laprevôte avait été piqué à la lèvre supérieure par une mouche qui probablement s'était trouvée en contact avec quelque animal atteint d'une maladie gangreneuse. Il ne porta pas d'abord beaucoup d'attention à cette blessure, qui, il y a trois ou quatre jours, amena de tels accidents, qu'une opération fut jugée nécessaire. Mais il était trop tard, et samedi M. Laprevôte succombait des suites du charbon, qui lui avait été inoculé par la piqûre dont il avait été atteint.
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Un de ces jours derniers, vers six heures du soir, le sieur Pierre Parrain se promenait le long du canal Saint-Martin, non loin du bassin de Pantin, lorsqu'il vit à une trentaine de pas devant lui une jeune personnes de vingt et quelques années, très-proprement vêtue, escalader les chaînes et se précipiter dans le canal. Il courut aussitôt de ce côté, et, ne voyant plus rien à la surface de l'eau, il se jeta tout habillé à la nage. Après avoir plongé à plusieurs reprises, il parvint à repêcher, à demi évanouie, la jeune fille, qu'il porta en toute hâte au poste de la rotonde de la barrière de la Villette.
Les soins qui furent donnés sur-le-champ à cette infortunée ne tardèrent pas à lui rendre l'entier usage du sentiment et à la mettre tout à fait hors de danger. On sut alors que cette jeune fille était une lingère, et qu'elle avait été poussée cet acte de désespoir par des peines de cœur.
Sur la promesse formelle qu'elle a faite de ne plus renouveler cette tentative, on l'a reconduite à son domicile, où l'on a recommandé néanmoins d'exercer sur elle une surveillance active.
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Un train de marchandises venant de Paris à Rouen a déraillé pendant la nuit à Pont-de-l'Arche.
Le Nouvelliste de Rouen contient à ce sujet les renseignements suivants:
"Vers neuf heures et demie, à la station de Pont-de-l'Arche, un train de marchandises, s'avançant à toute vapeur, vint se heurter à un autre train de marchandises stationné en gare. Le choc fut si violent, qu'un grand nombre de wagons furent littéralement broyés.
Le mécanicien du deuxième train fut ramassé sous la machine deux heurs après; quoique sans blessures apparentes, il n'avait pas repris connaissance.
Le chauffeur a eu la jambe totalement dénudée sur une largeur grande comme la main.
Les débris qui encombraient la voie ont causé au train de onze heures vingt minutes un retard de deux heures et demie."
Gabriel Roux.
Journal du Dimanche, 18 octobre 1857.
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