Bombardes à main.
Les deux croquis ci-joints peuvent donner une idée des premières armes à feu portatives. Le numéro 1 est tiré d'une tapisserie du quinzième siècle, de l'église Notre-Dame de Nantilly, à Saumur; le sujet est la prise de Jérusalem, par Titus.
C'est un soldat romain qui dirige ce fusil primitif contre les défenseurs d'une porte de la ville. On voit qu'il fallait alors deux hommes pour manier une bombarde à main, un pour la diriger, un autre pour y mette le feu.
Entre le numéro 1 et le numéro 2, on remarque un progrès considérable: c'est le même homme qui pointe la bombarde et qui pose une mèche sur la lumière.
Nous avons tiré ce second croquis d'une tapisserie également du quinzième siècle et qu'on voit dans la cathédrale de Reims. Elle représente la bataille de Tolbiac. Clovis y est représenté armé de pied en cap et précédé de sa bannière armoriée de trois crapauds.
Quelques érudits du moyen âge, embarrassés pour expliquer l'origine des fleurs de lis, avaient imaginé qu'elles n'étaient que des crapauds mal dessinés. Les Francs saliens, disaient-ils, originaires des marais de la Frise, ne pouvaient avoir pour insignes que des hôtes des marécages, à savoir des crapauds. A mon avis, l'auteur des cartons de Reims devait être une manière d'antiquaire. Il n'a donné d'arme à feu qu'aux Allemands qui combattent contre Clovis; or, au quinzième siècle, on attribuait, peut être avec raison, l'invention des armes à feu aux Sarrasins; et l'on sait que pour les romanciers du moyen âge, Païens et Sarrasins sont identiques. Les allemands de Tolbiac étaient païens, donc Sarrasins. C'est pourquoi notre artiste a mis sa bombarde portative aux mains d'un nègre coiffé d'un turban.
Magasin pittoresque, juillet 1849.
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