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dimanche 22 février 2015

Peigne de Marie de Bourgogne.

Peigne de Marie de Bourgogne.
         fille de Charles le Téméraire



On conserve encore dans les collections un certain nombre de peignes du moyen âge et de la renaissance en ivoire, en os, en bois durs, que la richesse et la beauté de leur travail ont préservés de la destruction.
Une autre cause encore a empêché de périr quelques-uns des plus beaux et des plus anciens: c'est la vénération qu'y attachait le souvenir de saints personnages, qui les a fait considérer comme de véritables reliques; tel est celui de saint Loup, évêque de Troyes, au cinquième siècle, qui appartient à la cathédrale d'Auxerre; si l'on se reporte à la gravure qui en a été publiée, on remarquera sa forme oblongue. "Ces peignes oblongs, dit M. Viollet le Duc (Dictionnaire du mobilier, t. IV, Vêtements) , étaient destinés à la tonsure et permettaient de passer, sous les ciseaux, des mèches de cheveux assez étroite pour faciliter une coupe régulière. 
Les peignes destinés aux usages profanes sont larges, au contraire, mais se composent toujours de deux séries de dents, les unes largement espacées pour démêler, les autres plus fines pour lisser la chevelure. ces peignes d'ivoire sculpté sont souvent décorés de peintures et de dorures. Les sujets qu'on y voit figurés sont très-fréquemment religieux. Ils représentent des scènes de la Passion, de l'histoire de la Vierge, l'Annonciation des anges; tandis que les sujets sculptés sur les boîtes à miroir sont habituellement profanes. Cela seul indiquerait que l'action de se peigner, de soigner la chevelure, n'était pas considérée comme un acte de coquetterie, mais plutôt comme un devoir de bienséance."
D'autres n'offrent pas de sujets, mais sont remarquables par le goût de leurs ornements, la finesse de leur découpures.


Celui que l'on a sous les yeux, de la fin du quinzième siècle ou du commencement du seizième, passe pour avoir appartenu à Marie de Bourgogne, filles de Charles le Téméraire. Il est en buis, ses ornements sont ajoutés. Au centre est une plaque d'argent sur laquelle est gravé le chiffre M, en caractère gothique.
Ce peigne fait partie de la belle collection de M. A. Jubinal; il a été exposé dans le Musée historique du costume, organisé, en 1874, au palais des Champs-Elysées, par l'Union centrale des beaux-arts appliqués à l'industrie, avec un riche assortiment d'objets de même genre et environ de la même époque, dont plusieurs appartiennent à la même collection.

Magasin pittoresque, février 1876.

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