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vendredi 20 janvier 2017

Le banc des dormeurs aux Champs-Elysées.

Le banc des dormeurs aux Champs-Elysées.

Le soleil est d'acier, l'air est de plomb; les rues sont comme des fours où l'on cuit, et l'ombre des marronniers de nos squares et de nos jardins, où se réfugient les inoccupés de Paris n'a plus de fraîcheur. On marche d'un pas alourdi, s'essuyant le front, s'asseyant où l'on peut, affaissé et pantelant.
A peine le soir venu, trouve-t-on du côté des Champs-Elysées et de la Seine, un peu de fraîcheur. Quelques groupes se forment sur les chaises de la grande avenue qui conduit au Bois, et les bancs se garnissent de tous les malheureux de la grande ville. 




Si répugnants que soient ces groupes de mendiants ou de flâneurs, ils n'en sont pas moins pittoresques, c'est pour cela que M. Chelmonski, dont les études sur Paris sont si curieuses, a bien voulu sortir de ses cartons le dessin que nous reproduisons et qui montre l'un de ces bancs des Champs-Elysées encombré de dormeurs affaissés par la lourde température. 
C'est un tableau de saison et une étude de mœurs en même temps.

Le petit Moniteur illustré, 30 juin 1889.

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