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vendredi 27 janvier 2017

La mort par électricité.

La mort par électricité.

La première exécution par l'électricité vient d'avoir lieu à New-York.
Le condamné était un Allemand nommé Joseph Reitsch, accusé d'avoir assassiné sa femme.
On avait d'abord fait des essais sur un cheval que l'on tua au moyen d'un courant électrique de 1.200 volts.
On fit asseoir Reitsch sur une chaise en bois à dossier oblique et fixée à terre au moyen de forts crampons; une courroie attachait le prisonnier sur la chaise et un voile cachait son visage. On lui mit alors un anneau métallique autour du cou, et la tête fut appuyée contre une boule de métal. Puis on mit le courant en communication avec l'anneau. L'étincelle électrique pénétra dans le cerveau, et la mort fut instantanée, comme si le condamné eût été frappé par la foudre.
L'autopsie a démontré que le cerveau était rempli de sang; on n'apercevait pas d'autres changements sur le cadavre.
Il paraît que l'appareil demande encore certaines améliorations.
C'est à propos de ces améliorations que deux inventeurs, MM. Harold P. Brown et Westinghouse, se sont défiés en combat singulier.
Le premier tient pour les courants alternatifs; le second, pour les courants continus. C'est donc avec ces deux armes bizarres qu'ils ont résolu d'en venir aux mains. L'un recevra les alternatifs, l'autre les continus: chaque courant étant emprunté à une source dont la puissance augmentera successivement de cinq en cinq secondes.
C'est ce que ces rétrogrades d'Européens qui se servent encore du pistolet, appelleraient la faculté d'avancer de cinq pas. Barbares!...
M. Brown, qui se déclare sûr de son affaire, a charitablement prévenu son adversaire que ses courants tuaient leur homme en un dixième de minute.
On ne dit rien  de l'attitude de M. Westinghouse au choc de cette nouvelle. Peut-être ses courants à lui tuent-ils en une seconde?

Le petit Moniteur illustré, 24 février 1889.

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