Preuves de l'existence de la chance.
Le 4 septembre dernier, deux voyageurs prirent place dans le train de Dijon. L'un d'eux était un français, M. Marx; l'autre, une personne très connue en Espagne où elle représente une Compagnie d'assurance, M. Salvador Zulueta.
Avant le départ, les deux amis placèrent leurs valises dans un compartiment de première classe dans lequel se trouvaient déjà quelques Anglais, et après que M. Marx eut pris le numéro du wagon, ils allèrent attendre l'heure de partir au restaurant.
Mais, pendant leur absence, les Anglais, dans l'intention d'être seuls, donnèrent un pourboire à un homme d'équipe et firent porter les valises de leurs compagnons de route, qu'ils trouvaient gênants, dans un autre compartiment.
A la dernière minute, nos deux voyageurs n'eurent que le temps d'entendre les explications plus ou moins embrouillées des Anglais et de courir au wagon où se trouvaient leurs bagages.
Quelques heures après eut lieu à Vélars l'épouvantable accident que l'on sait. Le wagon 20977, que MM. Marx et Zulueta avaient initialement choisi, fut complètement broyé, les Anglais avec. Les deux voyageurs étaient sains et saufs, et ils remercièrent du plus profond de leur cœur les insulaires qui avaient accaparé leurs places.
M. Marx, qui se rendait à Barcelone, forma le projet, aussitôt arrivé en Espagne, d'acheter le billet de loterie portant le numéro du wagon fatal.
Il eut le bonheur de le trouver dans un bureau de loterie et, bonheur plus grand encore, ce billet vient de gagner le deuxième gros lot de 80.000 francs. Ce n'est pas une plaisanterie. M. Marx, de retour à Paris, a chargé le Crédit Lyonnais de l'encaissement.
Le petit Moniteur illustré, 18 novembre 1888.
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