L'arbre de Noël des Alsaciens-Lorrains.
L'association générale d'Alsace-Lorraine a célébré à l'Hippodrome, sa fête annuelle de l'arbre de Noël. Renseignements pris au contrôle, seize mille cinq cents personnes, dont huit mille enfants, ont pris part à cette fête et défilé dans l'immense local de l'Hippodrome, qui avait été magnifiquement décoré et pavoisé pour la circonstance. Les gradins et les loges, encombrés de spectateurs en grand costume de fête, offraient le coup d’œil le plus charmant par la diversité des costumes nationaux si gracieux portés par un grand nombre de jeunes filles et de jeunes femmes. Jupes rouges, corsages noirs et bonnets pailletés d'or pour les catholiques de la montagne ou du pays de Saverne; robes noires, violettes ou vertes, et coiffure en flot de rubans immenses de couleur foncée pour les Burebrid protestantes de l'Ackerland ou du Kochersberg.
On remarquait dans la loge d'honneur: M. Jules Ferry, M. et Mme Méline, MM. Maze, sénateur, et Siegdried, député, qui furent l'objet de nombreuses marques d'empressement pendant la promenade qu'ils entreprirent autour des immenses tables sur lesquelles étaient exposées les cadeaux de Noël que l'Association distribue chaque année aux enfants de la colonie. Dans les loges et dans les promenoirs, M. Melsheim, ancien député de l'Alsace à l'Assemblée de Bordeaux, M. le général Lavocat, MM. Schœn, Flach, Schlumberger et Woirhaye, ainsi que la majeure partie des membres des familles Scherer, Dollfus, Kœchlin, Risler, etc., etc.
Après un morceau chanté par M. Auguez, de l'Opéra, qu'accompagnaient trois sociétés chorales alsaciennes et la musique de la garde républicaine, la distribution des cadeaux de Noël commença. Sur la piste avait été dressé deux immenses sapins venus de l'Alsace, dont la cime touchait presque le sommet du vaste local. Ces arbres, dons de Mme Kestner, étaient surchargés de jouets de toute sorte, ornés de girandoles et pavoisés de mille drapeaux aux couleurs nationales. Tout autour était dressées d'immenses tables auprès desquelles se tenaient les dames patronnesses, qui remettaient aux enfants, en échange de la carte dont ils étaient porteurs, un lot de vêtement, dont un grand nombre avait été envoyé par Mme Carnot, deux gâteaux, une orange et un jouet. Huit mille enfants ont défilé ainsi, entrant d'un côté de la piste pour ressortir de l'autre côté. Le montant de la dépense de ces dons, nous dit un des membres du comité, s'élève à une somme avoisinant 50.000 francs.
Après un morceau chanté par M. Auguez, de l'Opéra, qu'accompagnaient trois sociétés chorales alsaciennes et la musique de la garde républicaine, la distribution des cadeaux de Noël commença. Sur la piste avait été dressé deux immenses sapins venus de l'Alsace, dont la cime touchait presque le sommet du vaste local. Ces arbres, dons de Mme Kestner, étaient surchargés de jouets de toute sorte, ornés de girandoles et pavoisés de mille drapeaux aux couleurs nationales. Tout autour était dressées d'immenses tables auprès desquelles se tenaient les dames patronnesses, qui remettaient aux enfants, en échange de la carte dont ils étaient porteurs, un lot de vêtement, dont un grand nombre avait été envoyé par Mme Carnot, deux gâteaux, une orange et un jouet. Huit mille enfants ont défilé ainsi, entrant d'un côté de la piste pour ressortir de l'autre côté. Le montant de la dépense de ces dons, nous dit un des membres du comité, s'élève à une somme avoisinant 50.000 francs.
Pendant que ce défilé, qui durait depuis plus de deux heures, s'opérait, les sociétés de gymnase se livraient à des exercices variés, et l'excellente musique de la garde républicaine faisait entendre les plus beaux airs alsaciens du répertoire de Sellenick. Une quinzaine de jeunes filles, portant toutes le costume national et conduites par des élèves de l'Ecole polytechnique, et du Val-de-Grâce, ont ensuite parcouru les tribunes pour faire une quête au profit de l'oeuvre, et offrir des branches de sapin en souvenir de la fête.
La cérémonie s'est terminée par la représentation de la vieille légende alsacienne du Christkindel et du Hans Tropp, le Croquemitaine alsacien. L'évocation de ce souvenir familier de jeunesse a obtenu le plus vif succès. A cinq heures l'assistance s'écoulait lentement au son des airs alsaciens.
Le petit Moniteur illustré, 6 janvier 1889.
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