Fabrication des instruments de précision.
Dans le groupe de l'industrie des métaux, la fabrication des instruments de précision tient une large place que Paris rempli pour ainsi dire tout entière; aussi ne s'étonnera-t-on pas que la construction à l'usage des sciences, qui compte plus de trois cents ateliers, produise un chiffre d'affaire qui dépasse annuellement les 7 millions.
Le plus grand nombre des chefs qui dirigent ces ateliers s'occupe plus spécialement d'une ou plusieurs des branches qui se rattachent à cette industrie; mais quelque-uns d'entre-eux sont parvenus à rassembler dans un même établissement la confection des instruments destinés à l'étude des mathématiques, de la marine, de l'astronomie, de l'optique, de la physique, de la géodésie, etc. Dans ces ateliers, deux mille ouvriers environs exercent les professions de tourneurs, limeurs, mécaniciens, serruriers, ébénistes, tabletiers, souffleurs, tailleurs et ajusteur de verres, vernisseurs, graveurs, etc., moyennant un salaire qui varie de 3 fr. à 8 fr.; quelques femmes y pratiquent le travail de polissage et de l'ajustement, à raison d'une rétribution de 1,50 fr. à 2 fr. par jour.
Une fabrication de cette importance occupe nécessairement une date assez ancienne dans les fastes de l'industrie parisienne, et MM. I. Molteni et Cie font remonter à l'an 1782 l'origine de la maison qu'ils exploitent de père en fils depuis trois générations, avec un agrandissement progressif qui peut aujourd'hui la faire considérer comme la seule, tant en France qu'à l'étranger, qui soit parvenue à ce degré de développement.
Le principal but auquel ont tendu les efforts des différents chefs de cette maison a été d'obtenir la plus grande somme d'économie dans la fabrication, sans léser toutefois les intérêts des ouvriers, dont le nombre s'élève à trois cent cinquante environ, et sans nuire à la qualité des produits qui se sont au contraire toujours améliorés; ces résultats ont été obtenus par l'emploi raisonné et la réunion d'une quantité de procédés mécaniques dont les dessins qui accompagnent cette courte notice ne peuvent donner qu'une idée incomplète, l'artiste qui les a exécutés ayant dû se restreindre au cadre étroit qui lui était laissé, et négliger en conséquence plusieurs des aspects remarquables de l'établissement.
Les moyens mécaniques ainsi employés permettent de remplacer avec une grande précision et une immense économie de temps le travail manuel mais toujours lent des ouvriers, dont toute l'habilité a pu être mise à profit pour l'exécution d'autres travaux inabordables aux machines. Ainsi réunis, ces deux éléments ont amenés une production plus large et cependant d'un prix accessible à toutes les bourses, condition essentielle aujourd'hui que les besoins se sont augmentés de tous les progrès des diverses sciences et industries qui nécessitent l'emploi constant des instruments de précision.
Les principales productions de la maison Molteni et Cie sont tous des instruments de marine, de mathématiques, de géodésie, de mesures linéaires, boussoles, etc., tous les instruments d'optique employés aux observations de toute nature: longues-vues marines, lorgnettes de spectacles, verres de lunettes, article dont la seule fabrication ne descend pas annuellement au-dessous de 250.000 paires. L'outillage précieux et la fonderie de cuivre, qui constituent l'importance industrielle de l'établissement de MM. Molteni et Cie, suffisent, non-seulement à la construction des nombreux instruments dont nous n'avons fait qu'indiquer une partie, mais leur permettent encore de livrer à une foule d'autres industries toutes espèces de pièces fondues, laminées, tirées au banc, estampées et cannelées, à leur usage spécial.
G. F.
L'Illustration, journal universel, 2 décembre 1854.
Une fabrication de cette importance occupe nécessairement une date assez ancienne dans les fastes de l'industrie parisienne, et MM. I. Molteni et Cie font remonter à l'an 1782 l'origine de la maison qu'ils exploitent de père en fils depuis trois générations, avec un agrandissement progressif qui peut aujourd'hui la faire considérer comme la seule, tant en France qu'à l'étranger, qui soit parvenue à ce degré de développement.
Le principal but auquel ont tendu les efforts des différents chefs de cette maison a été d'obtenir la plus grande somme d'économie dans la fabrication, sans léser toutefois les intérêts des ouvriers, dont le nombre s'élève à trois cent cinquante environ, et sans nuire à la qualité des produits qui se sont au contraire toujours améliorés; ces résultats ont été obtenus par l'emploi raisonné et la réunion d'une quantité de procédés mécaniques dont les dessins qui accompagnent cette courte notice ne peuvent donner qu'une idée incomplète, l'artiste qui les a exécutés ayant dû se restreindre au cadre étroit qui lui était laissé, et négliger en conséquence plusieurs des aspects remarquables de l'établissement.
Les moyens mécaniques ainsi employés permettent de remplacer avec une grande précision et une immense économie de temps le travail manuel mais toujours lent des ouvriers, dont toute l'habilité a pu être mise à profit pour l'exécution d'autres travaux inabordables aux machines. Ainsi réunis, ces deux éléments ont amenés une production plus large et cependant d'un prix accessible à toutes les bourses, condition essentielle aujourd'hui que les besoins se sont augmentés de tous les progrès des diverses sciences et industries qui nécessitent l'emploi constant des instruments de précision.
Les principales productions de la maison Molteni et Cie sont tous des instruments de marine, de mathématiques, de géodésie, de mesures linéaires, boussoles, etc., tous les instruments d'optique employés aux observations de toute nature: longues-vues marines, lorgnettes de spectacles, verres de lunettes, article dont la seule fabrication ne descend pas annuellement au-dessous de 250.000 paires. L'outillage précieux et la fonderie de cuivre, qui constituent l'importance industrielle de l'établissement de MM. Molteni et Cie, suffisent, non-seulement à la construction des nombreux instruments dont nous n'avons fait qu'indiquer une partie, mais leur permettent encore de livrer à une foule d'autres industries toutes espèces de pièces fondues, laminées, tirées au banc, estampées et cannelées, à leur usage spécial.
G. F.
L'Illustration, journal universel, 2 décembre 1854.
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